Belle remontée du prix du sucre

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La livre de sucre est revenue à son plus haut de février et à court terme, son évolution sera dictée par celle du réal brésilien.

En septembre, plusieurs facteurs ont fait chuter le prix de la livre de sucre sous 10 centimes de dollar, son plus bas niveau depuis 2008: la suroffre internationale chronique, le repli du réal brésilien (BRL) – le Brésil étant le plus grand producteur et exportateur de sucre – et la position courte très marquée des investisseurs spéculatifs, qui a accentué le repli.

Les matières premières agricoles se caractérisent par des phases de forte volatilité, comme l’illustre la récente ascension du prix du sucre (plus de 40%). Le BRL s’est sensiblement apprécié après le premier tour des élections présidentielles au Brésil, où Jair Bolsonaro s’est profilé comme le grand favori. Or, lorsque les agriculteurs brésiliens perçoivent moins en devise locale, ils augmentent leurs prix en dollar. En outre, la production et les exportations de sucre au Brésil sont en repli. Lorsque le sucre est bon marché et le pétrole relativement onéreux, il devient plus intéressant de transformer le sucre brut en éthanol. Actuellement, seuls 36% des extraits de la canne à sucre sont transformés en sucre (72% en 2017). En Europe et en Russie également, les récoltes sont moins abondantes du fait de la sécheresse estivale.

Le rôle clé du réal brésilien

Le sucre est donc revenu au plus haut de février et à court terme, son évolution sera dictée par celle du BRL, qui dépend étroitement de la situation politique du pays et de la réaction des marchés financiers. Un réal plus vigoureux fera augmenter le prix du sucre. A plus long terme, l’équilibre fondamental du marché est prédominant. L’excédent d’offre devrait se réduire considérablement l’an prochain après les récoltes moindres au Brésil et en Europe. Ce facteur sera partiellement compensé par une deuxième récolte record successive en Inde. Prévoir les récoltes reste toujours hasardeux au vu de l’influence des conditions climatiques. Une chose est sûre: du fait de la baisse des prix, les agriculteurs investissent moins dans de nouvelles capacités de production.

Les courtiers belges ont supprimé de leur gamme la plupart des trackers d’émetteurs américains. Pour le sucre, il existe une variante européenne: ETFS Sugar, émis par ETFS Commodity Securities et coté à Francfort sous le tickerOD7R et le code ISIN DE000A0KRJ85. Parmi les émetteurs de produits à effet de levier, seul Commerzbank propose des turbos sur le sucre.

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