Bayer: le spectre Roundup

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Le titre devrait repartir à la hausse, à moins, évidemment, que les plaintes continuent d’affluer ou, pire, qu’elles débouchent sur des indemnisations.

Bayer a eu toutes les peines du monde à incorporer Monsanto. A 65,7 milliards de dollars, la facture est en effet salée. Le groupe allemand spécialisé dans les sciences du vivant digère assez mal l’opération: avec une chute de plus de 40% depuis le début de l’année, l’action est le canard boiteux de l’Euro Stoxx 50. Ce repli nous paraît toutefois excessif et un redressement devrait pouvoir s’amorcer ces prochains mois – à condition, bien entendu, que le spectre Roundup disparaisse.

En août, un jury californien a condamné Monsanto à payer 289 millions de dollars à l’ancien jardinier Dewayne Johnson, dont le cancer aurait été causé par le glyphosate. C’est particulièrement inquiétant. Plus de 8.700 plaintes similaires ont été déposées. Récemment pourtant, un juge a affirmé que les avocats du plaignant n’avaient pas de preuves claires et convaincantes montrant que Monsanto a agi avec malveillance ou oppression. Nous pensons donc que le titre pourrait repartir et misons à la hausse.

Emission

put mars 2019

au prix d’exercice de 64 EUR,

à 4,07 EUR

Une première stratégie consiste à émettre des puts, par exemple celui de mars à 64 euros, qui nous permet d’encaisser 4,07 euros d’emblée, sans investissement. Nous nous engageons cependant, jusqu’en mars 2019, à acheter par put émis 100 actions Bayer à 64 euros. Si le cours repart effectivement à la hausse, nous n’aurons pas à honorer notre engagement. Le temps joue en notre faveur: la prime ne contient en effet qu’une valeur-temps, qui s’éteint au fil des jours. Si le cours recule, nous paierons 64 euros moins la prime de 4,07 euros, soit 59,93 euros. Mais l’action n’est plus passée sous la barre des 60 euros depuis six ans: le soutien est donc robuste.

Achat

call juin 2019

au prix d’exercice de 66 EUR,

à 3,86 EUR

Ce contrat nous autorise à mettre en oeuvre une stratégie sans compromis: le cours ne doit que légèrement progresser pour être in the money. Nous n’avons donc acheté que de la valeur-temps, pour un prix de 3,86 euros. Ce n’est pas peu, mais l’option court jusqu’au 21 juin 2019: d’ici-là, le redressement devrait être clairement amorcé – à moins, évidemment, que les plaintes continuent d’affluer ou, pire, qu’elles débouchent sur des indemnisations. Il faudrait alors changer notre fusil d’épaule et émettre une option call assortie d’un prix d’exercice inférieur. Nous y reviendrons si nécessaire.

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