Banque nationale de Belgique

Vu le dividende garanti, j’envisage un gros investissement en actions de la Banque nationale. Est-ce une bonne idée ?

Malgré le conseil d’achat que nous accolons à la Banque nationale(BNB) depuis des années, nous souhaitons apporter quelques nuances à notre raisonnement. La BNB a perdu son auréole de générateur de dividendes systématiquement croissants. Après les exercices 2011 et 2014, l’exercice 2015 a en effet été le troisième en plus de 50ans où le dividende a baissé par rapport à l’exercice précédent. Le dividende record est toujours celui de l’exercice 2010, à 166,12EUR brut. Il était ensuite retombé à 141,76EUR par action pour l’exercice 2011, avant de se redresser au cours des deux exercices suivants à 154,04EUR (exercice 2012), puis 165,60EUR (2013). Depuis, il est donc en recul, avec 144,92EUR brut par action sur l’exercice 2014 et 135,41EUR sur l’exercice 2015. Cette année, le dividende net est ainsi repassé sous la barre des 100EUR pour la première fois depuis 2010: 98,85EUR net, ce qui représente actuellement un rendement net de 3,5%. Les baisses des taux de ces dernières années pèsent sur l’évolution des bénéfices, et le bénéfice net s’est contracté de 19% à 550millions EUR en 2015, soit 1375EUR par action. Mais surtout: pour la deuxième année consécutive, la BNB a affecté 50% de son bénéfice aux réserves disponibles. Cette modification de la politique de dotation aux réserves est la conséquence directe du programme de rachat d’obligations (publiques) en cours de la Banque centrale européenne, exécuté en partie par les banques nationales. La BNB court ainsi le risque supplémentaire d’essuyer des pertes sur les titres rachetés en cas de hausse des taux. Le récent rebond des taux après la victoire de Donald Trump prouve que cette prudence n’est pas superflue. L’action reste digne d’achat, mais nous relevons le profil de risque à B en raison du risque de taux accru (1B). L’action a déjà démontré qu’elle n’était pas immunisée contre un regain de tensions sur le marché financier, puisqu’elle est retombée sous les 2000EUR lors de la grande crise financière de 2008/2009 comme pendant la crise de l’euro de 2011/2012. N’investissez pas tous vos oeufs dans le même panier. Dans cette catégorie, nous pouvons également mettre en avant deux autres candidats : bpost (1A) et Proximus (1B). Ces deux entreprises paient également des dividendes attrayants (rendements nets respectifs de 4,5% et 4,2%), qui sont mieux protégés contre une hausse de l’inflation.

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