En plein essor

L’entreprise ASML, dont le siège est établi aux Pays-Bas, est le plus grand fournisseur européen de machines de haute technologie destinées à produire des semi-conducteurs. L’entreprise est plus précisément spécialisée dans les systèmes de lithographie. Elle joue également un rôle de pionnier dans une nouvelle technologie de production à base d’Extreme Ultraviolet (EUV). ASML compte à peu près tous les grands producteurs de semi-conducteurs parmi ses clients et collabore avec un certain nombre d’entre eux (dont Intel) en matière de recherche et développement. Les “fonderies” constituent également un marché important. Ce sont des entreprises qui produisent des semi-conducteurs en sous-traitance de développeurs qui ne disposent pas de capacités de production propres. ASML a le vent en poupe ces dernières années, même si les résultats 2013 n’ont pas dépassé ceux de 2011, année record. En revanche, l’année s’est terminée sur un trimestre record. Par rapport à la plupart des producteurs de semi-conducteurs, ASML a l’avantage de ne pas dépendre d’un seul ou de quelques marchés finaux. Les machines produites par le groupe servent à la fois à la production des puces de mémoire, des microprocesseurs pour PC et serveurs, et de puces logiques qui convertissent des signaux analogiques en signaux numériques. Par conséquent, un creux dans un segment (PC) peut être compensé par un pic d’activité dans un autre (tablettes et smartphones). ASML a vu son CA progresser de 57% sur base annuelle au 1er trimestre, notamment grâce à l’acquisition de Cymer pour un peu moins de 1,4 milliard USD. Avec 249,1 millions EUR, le bénéfice dépassait de 20 millions EUR les prévisions des analystes. Pour le trimestre en cours, la direction table sur un CA de 1,6 milliard EUR, environ 100 millions EUR en deçà des attentes. Le nombre de nouvelles commandes reste scotché à 1,07 milliard EUR (-26% sur base trimestrielle), même si le carnet de commandes total pèse près de 2 milliards EUR. C’est ce qui explique la faible performance boursière de l’action. Mais l’augmentation de la marge brute à 43,6% nous intéresse davantage. D’autant qu’elle devrait continuer à croître à mesure que la technologie EUV gagnera en maturité. ASML affirme en tout cas qu’elle atteindra le niveau de productivité requis par les clients.

A près de 22 fois le bénéfice attendu, ASML est plutôt chère, mais les investisseurs potentiels doivent tenir compte de plusieurs éléments. Ainsi le groupe dispose-t-il de près de 3 milliards EUR en liquidités et placements à court terme. En outre, les actionnaires ne sont pas oubliés. ASML peut se targuer d’avoir affecté 4,5 milliards EUR aux dividendes et rachats d’actions propres depuis 2006. Au début de cette année, le groupe a même décidé de relever le dividende de 15% à 0,61 EUR par action. Il a également racheté 2,3 millions d’actions propres au 1er trimestre, pour un montant total de 147 millions EUR. Cette opération s’inscrit dans le programme en cours qui prévoyait 1 milliard EUR pour la période 2013-2014. Environ 45% de ce montant a déjà été dépensé, de sorte qu’il reste 553 millions EUR à allouer. Les cash-flows libres sont largement positifs (environ 1 milliard EUR sur base annuelle) et il y a de fortes chances qu’un nouveau programme de rachat d’actions propres soit lancé. Les investisseurs à long terme ne doivent pas accorder trop d’importance aux perspectives décevantes pour le trimestre en cours. Le potentiel de croissance de l’EUV reste intact et les semi-conducteurs pour appareils mobiles sont également un marché de croissance.

Conclusion

L’action a perdu un peu plus d’un tiers de sa valeur entre début octobre et début mai. La chute a entretemps été endiguée, notamment grâce au programme de rachat d’actions propres. Quoi qu’il en soit, la correction constitue une nouvelle opportunité pour tous ceux qui souhaitent participer à la success-story ASML.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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