Asian Citrus & Nokia

L’action Asian Citrus a de nouveau plongé récemment. Que se passe-t-il ?

Déjà en grande difficulté, l’action d’Asian Citrus, le plus grand producteur chinois d’oranges, a de nouveau plongé après la publication des prévisions de production et de prix pour la récolte des oranges d’hiver. La plantation de Xinfeng devrait ainsi produire 113.600 tonnes, une baisse de 7,8% par rapport à l’an dernier (123.228 tonnes). Avec 1,6 million d’orangers, Xinfeng doit pouvoir produire plus de 200.000 tonnes à terme sur la base d’une production moyenne de 140 kilos par an pour les orangers matures (entre ses 10e et 15eannées de vie). Les orangers de Xinfeng affichent un âge moyen de 8,8 ans. Commencée en 2007, la production a augmenté progressivement, conformément aux prévisions, pour atteindre 128.400 tonnes en 2012. Elle est cependant en recul depuis deux ans en raison de plusieurs contrecoups climatiques – cette fois, c’est le gel au printemps qui a ralenti le développement des fruits. Pour autant, le prix de vente progresse, même si nous attendions plus que les 2,6% annoncés après le recul de 17% l’an dernier à la suite d’un scandale lié à l’utilisation de colorants par d’autres producteurs. La deuxième plantation qui fait l’objet d’une récolte d’hiver est Hepu. Comme prévu, les chiffres la concernant son très mauvais en raison des dégâts provoqués par le typhon Rammasun – le plus violent depuis 41 ans – en juillet dernier. Résultat : une production attendue de 7.100 tonnes (contre 24.699 tonnes l’an dernier) et une baisse des prix de vente de 40%. Il est désormais clair que le chancre des agrumes qui a touché les oranges d’été de Hepu il y a deux ans engendrera encore une production sous-optimale et une hausse des frais de fonctionnement pendant plusieurs années. La nouvelle direction travaille sur des plans d’action destinés à réduire les coûts par des techniques agricoles plus efficaces. Elle évalue également les possibilités d’exportations afin de relever le prix de vente moyen. Le plan d’action est attendu pour le printemps 2015. La production d’une troisième plantation, Hunan, commencera à partir de 2016. Elle est plantée de 1,05 million d’orangers et de 0,75 million de pamplemoussiers depuis fin juillet. Côté BPG, la branche Transformation des fruits, le nouveau site de production est entré en service. Il devrait porter le volume de production annuelle de 60.000 tonnes à 100.000 tonnes au cours des années à venir. Nous n’attendons pas de redressement spectaculaire de l’action à court terme – malgré une valorisation exceptionnellement basse de 0,6 fois la trésorerie et un rapport cours/valeur comptable de 0,15. Nous maintenons la position dans le portefeuille modèle, mais soulignons à nouveau l’horizon d’investissement plus long et le risque élevé (1C).

Je peux prendre un bénéfice considérable sur les actions Nokia. Prévoyez-vous une poursuite de la hausse du cours ou ai-je intérêt à vendre ?

L’action Nokia a accompli un beau parcours depuis l’acquisition par Microsoft d’une division Devices & Services (D&S) en déclin, avec une hausse d’environ 115%. L’acquisition a été définitivement bouclée en avril 2014. Le marché s’est surtout montré soulagé de la disparition de l’impact financier négatif de D&S sur le groupe. L’an dernier, Nokia a racheté la participation de 50% de Siemens dans la division Réseaux mobiles pour 1,7 milliard EUR. Cette division, rebaptisée Nokia Solutions and Networks, est la plus importante de la nouvelle Nokia. Les deux autres divisions sont Cartographie et services de localisation et Nokia technologies. C’est dans cette dernière que Nokia gère et valorise son large portefeuille de brevets. Les effets positifs des économies et les contrats avec Sprint aux Etats-Unis et avec China Mobile en Chine ont permis à la direction de relever les prévisions de bénéfice opérationnel récurrent (REBIT) pour 2014 de 1%, à un peu plus de 11%. Le marché s’est cependant montré déçu du Capital Markets Day le 17 novembre, à l’occasion duquel Nokia a fait état d’objectifs à long terme inférieurs aux attentes. En particulier pour le REBIT attendu de la division Réseaux : de 8 à 11%, alors que les investisseurs escomptaient 12% compte tenu des bons résultats de cette année. La fourchette précédente était comprise entre 5% et 11%. Nokia table sur 5% à 10% dans la division Mapping, et se borne à pronostiquer une poursuite de la croissance de chiffre d’affaires (CA), mais avec des coûts en hausse, pour les technologies. Nokia a lancé en avril dernier un plan d’optimisation du capital de 5 milliards EUR pour les deux prochaines années : une réduction de l’endettement de 2 milliards EUR (réalisée à 50%), un dividende brut exceptionnel de 0,26 EUR par action (1 milliard EUR, payé au 3e trimestre), un dividende brut ordinaire de 0,11 EUR par action en 2014 (payé au 3e trimestre) et en 2015 (total : 800 millions EUR), ainsi qu’un programme de rachat d’actions propres de 1,25 milliard EUR (exécuté à concurrence de 300 millions EUR ). A 21 fois le bénéfice attendu pour 2015 et une valeur d’entreprise de 12 fois le cash-flow opérationnel attendu (EBITDA) en 2015, Nokia est entre 20 et 30% plus chère que son concurrent Ericsson. Nous confirmons l’avis “vendre” (3B).

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