Année honorable pour les matières premières

Les investisseurs en matières premières n’ont aucune raison de se plaindre de l’année 2019.

Même si cette classe d’actifs n’a pas fait aussi bien que les actions, les investisseurs en matières premières n’ont aucune raison de se plaindre de l’année 2019. L’indice Thomson Reuters CRB Commodity a augmenté d’un peu plus de 8%, alors qu’il avait cédé 10% en 2018; il a d’ailleurs renoué avec son niveau d’il y a quatre ans. Certes, la plupart des indices boursiers ont fait beaucoup mieux et le S&P 500, pour ne citer que lui, a bondi de plus de moitié en quatre ans. Mais la performance moyenne des indices est généralement peu pertinente: mieux vaut observer les tableaux des tops et des flops.

Matières premières: Top 5 (au 20/12)

Palladium: +73%

Essence sans plomb: +73%

Pétrole brut (WTI): +24%

Pétrole brut (Brent): +18,5%

Café: +18%

En hausse de plus de 70%, le palladium est, pour la troisième année consécutive, la matière première la plus performante de toutes. Des normes d’émissions plus strictes et la popularité croissante de l’essence au détriment du diesel entraînent une accélération de la demande. Or l’offre ne suit pas, car le palladium est principalement un sous-produit et les nouvelles capacités d’extraction tardent à émerger. Sans être dans le Top 5, l’or a connu sa meilleure année depuis 2010 (+20% en euros). Le pétrole brut et ses dérivés ont également bien progressé, même s’il convient de préciser que le cours du pétrole avait fléchi d’un quart l’année précédente. Malgré le ralentissement de l’économie mondiale, les restrictions de production décidées par les pays de l’Opep et par la Russie, notamment, atténuent le risque d’aboutir à une offre excédentaire. Le café ferme la marche. La crainte d’une insuffisance des récoltes a permis aux prix de se redresser après le plus-bas (depuis 2005) atteint au printemps.

Matières premières: Flop 5 (au 20/12)

Jus de fruits congelés: -26%

Gaz naturel: -24%

Blé: -17%

Coton: -10%

Maïs: -7%

Le cours du gaz naturel a souffert de la production record enregistrée aux Etats-Unis et de la croissance persistante des stocks, que l’accélération de la consommation n’est pas parvenue à contrebalancer. Le gaz naturel américain perd de sa compétitivité en raison de la vigueur du dollar et de la concurrence de pays comme la Russie. Gravement affectés par le conflit sino-américain, les céréales et le coton ont eux aussi connu une année en mode mineur. La Chine a commencé à s’approvisionner en Amérique du Sud, notamment.

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