Yum! scinde sa division chinoise

À la fin du mois, le CEO Greg Creed procèdera comme prévu à la scission. Au terme du troisième trimestre, les chiffres ne sont pas vraiment meilleurs. Nous vous conseillons d’acter vos bénéfices.

Juste avant que le propriétaire des chaînes de restauration rapide KFC, Pizza Hut et Taco Bell veuille scinder sa division chinoise, les chiffres du principal marché de croissance étaient restés inférieurs aux prévisions. Le pays est le moteur de croissance du groupe, mais plusieurs incidents ont nui à la chaîne de restaurants ces dernières années. En 2014 particulièrement, KFC (pour Kentucky Fried Chicken) a traversé une crise. Un petit fournisseur, Shanghai Husi, filiale de OSI, ne livrait pas des produits aussi frais qu’il l’annonçait. Yum! Brands (ci-après “Yum!”) s’est empressé de mettre un terme à cette collaboration, mais le mal était fait. Cette année-là, son chiffre d’affaires (CA) en Chine a reculé de plus de 10% aux troisième et quatrième trimestres 2014. Yum! avait anticipé un recul de son CA pendant six à neuf mois, mais celui-ci n’est reparti à la hausse qu’un an et demi plus tard.

Au deuxième trimestre dernier, on notait une croissance du CA comparable de 3% pour la Chine et une hausse de 6% du bénéfice opérationnel (EBIT). Pour le troisième trimestre, les analystes tablaient en moyenne sur une croissance du CA comparable de 4,1%, mais il s’est agi d’un repli de 1%. Grâce à l’inauguration de 133nouveaux restaurants au trimestre écoulé, la croissance du CA chinois a totalisé 3%. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour le directeur (CEO) Greg Creed, qui procèdera à la scission de la branche chinoise le 31octobre. L’échange des actions “Yum! China” débutera le 1er novembre sous le ticker YUMC sur le NYSE. Le groupe, qui a racheté les chaînes de PepsiCo en 1997, affiche pourtant toujours une solide croissance, surtout en Chine. Au niveau mondial, à la fin du premier trimestre était inauguré le quinze millième restaurant KFC, dont plus de 5000 se situent en Chine (5087). L’objectif du groupe à long terme est d’ouvrir 20.000restaurants en Chine _ et pas seulement des KFC, vu que Yum! possède également deux autres chaînes. Fin juin, il gérait au total 7330restaurants en Chine. À l’international, le groupe a fait mieux que prévu, avec une hausse du bénéfice opérationnel (EBIT) de 11%. Le bénéfice par action de ce troisième trimestre s’est élevé, au niveau du groupe, à 1,56USD. Cela représente une augmentation considérable de 64% par rapport au même trimestre de l’an dernier, mais ce montant inclut de nombreux bénéfices exceptionnels. Le bénéfice récurrent (hors éléments exceptionnels) par action a augmenté au troisième trimestre de 9% (de 1,00 à 1,09USD). Après trois trimestres, on note une progression de 12% (de 2,50 à 2,79USD par action). Généralement mieux connus chez nous, les restaurants Pizza Hut (14.179enseignes, dont 1643 en Chine) ont enregistré au troisième trimestre une progression du chiffre d’affaires de 1%. Quant aux restaurants Taco Bell, plus populaires aux États-Unis (6511établissements, qui proposent essentiellement des tacos, nachos et burritos), ils ont affiché une hausse du chiffre d’affaires de 3%. Pour l’ensemble de l’année, les analystes prévoient un bénéfice par action de 3,66USD (contre 3,18USD l’an dernier).

Conclusion

Nous abaissons notre conseil pour deux raisons. Tout d’abord, les chiffres relatifs au troisième trimestre ne sont pas exceptionnels. Ensuite et surtout, la scission de la branche chinoise donnera très probablement lieu, pour les actionnaires belges, au prélèvement d’un précompte mobilier de 27%. Nous conseillons donc aux actionnaires de Yum! d’acter leurs bénéfices.

Conseil : vendre

Risque : faible

Rating : 3A

Déjà paru le 18/10

Partner Content