Yingli Green

Devrait renouer avec les bénéfices au second semestre

En 2013, Yingli Green Energy est devenu plus grand producteur intégré verticalement de modules et panneaux solaires au monde. Les volumes transportés ont augmenté de 40%, à 3,23 gigawatts (GW), soit parfaitement dans la fourchette prévue de 3,2 à 3,3 GW. En 2010, il a transporté 1,1 GW. L’année suivante et en 2012, il notait une augmentation respective de 51% et 43%, à 1,6 GW et 2,3 GW. Sa croissance impressionnante se poursuit donc, même si géographiquement, un glissement important est en train de se dérouler. Si en 2012, les clients européens représentaient encore 62% des volumes, après l’accord anti-dumping signé l’été dernier entre la Chine et l’Europe, la contribution de l’Europe a baissé à 30% sur base annuelle (11% au 4e trimestre). La part des Etats-Unis a augmenté à 20%, contre seulement 12% en 2012. La Chine remporte cependant la palme, avec une augmentation de sa contribution, de 24% en 2012, à 35% en 2013 (53% au 4e trimestre !). La Chine mise lourdement sur l’énergie solaire. Fin 2011, la capacité installée totale y atteignait 2,5 GW, soit 0,06% de la consommation totale d’énergie. Et d’ici à 2015, le groupe espère arriver à une capacité cumulative installée de 35 GW (0,7%), puis à 200 GW en 2020, ce qui représente 2,8% de la consommation totale. Ces chiffres extraordinaires supposent que la Chine installe plus de capacité dans la seconde moitié de la décennie que les 32 GW installés en 2012 au niveau mondial. Pour y parvenir, le pays mise, moyennant des subsides, sur le marché particulier et sur les centrales énergétiques solaires. Pour assurer cette croissance accélérée dans ce dernier segment, Yingli a conclu en janvier un accord de collaboration avec Datong Coal Mine Group, la troisième entreprise de Chine spécialisée dans le charbon. Yingli espère déjà finaliser entre 400 et 600 MW de projets en 2014. Au total, l’entreprise prévoit pour 2014 des volumes transportés compris entre 4 et 4,2 GW, soit à nouveau 24% à 30% de croissance. Reste à savoir quand cette croissance explosive des volumes se traduira à nouveau dans les chiffres bénéficiaires. Au début de cette année, le directeur financier anticipait cette concrétisation au 2e trimestre, mais lors de la publication des chiffres annuels, cette perspective a été différée au 3e trimestre. Cette nouvelle déception, combinée à la perte plus lourde que prévu au 4e trimestre, a donné lieu à un nouveau repli de cours sensible (-40% depuis le plafond de janvier). Les volumes record n’ont pas pu empêcher la marge de bénéfice brute de baisser à 12,2% (qui s’établit cependant à 14,2% sans les éléments exceptionnels), contre encore 13,7% au 3e trimestre et 14% à 16% attendus. Une importante dépréciation de valeur sur un contrat d’achat à long terme a poussé la perte nette à 0,82 USD par action. Sans cette dépréciation, la perte serait ressortie à 0,31 USD par action. Sur base annuelle, la perte nette atteint 2,05 USD par action, contre 3,14 USD en 2012. Malgré la demande mondiale soutenue, les prix des modules sont tout au plus en train de s’affranchir de leur plancher.

Conclusion

Nous accueillons positivement la correction du titre. La dette nette se stabilise à un niveau élevé et l’amélioration graduelle de la marge doit permettre au groupe de renouer avec les bénéfices au 2{+e} semestre. Nous relevons donc le conseil d’un cran dans l’attente des résultats du premier trimestre.

Conseil: conserver

Risque: élevé

Rating: 2C

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