Yara International

Rentabilité en chute libre

262,7 NOK 2C – première position

Le plus grand producteur européen d’engrais et la plus grande entreprise cotée en Bourse au monde active dans les engrais azotés (contenant de l’azote, élément N) est aussi et surtout connu comme spécialiste des engrais composés (NPK). Ces dernières années, l’entreprise au drakkar viking en guise de logo fut un exemple de stabilité en matière de résultats. Hélas, ces 6 à 7 derniers trimestres, la tendance du bénéfice par action est clairement baissière. Cette tendance n’est pas liée à une éventuelle baisse du chiffre d’affaires (CA) mais à un recul de la rentabilité. En d’autres termes, le groupe est confronté à une pression sur ses marges. Après la piètre année 2009 (à peine 8,82 NOK par action), le producteur norvégien d’engrais a présenté à nouveau en 2010 un résultat net de 20,69 NOK par action. Cette tendance favorable s’est poursuivie en 2011, avec 34,94 NOK par action. Mais ce chiffre représente manifestement un plafond en termes de rentabilité pour plusieurs années. En 2012, l’accent était placé sur la croissance des volumes et les marges étaient sous pression. Le CA s’est accru de 80,3 à 84,5 milliards NOK ou +5,2%. Le bénéfice par action a cependant stagné (+1,5%) à 35,52 NOK. A mi-parcours l’an dernier, nous en étions encore à 13% de plus (de 16,98 à 19,19 NOK par action). Depuis lors, les résultats des premier et deuxième trimestres de cette année ont également été publiés. Le CA s’est établi respectivement à 20,69 et 23,19 milliards NOK. Après un repli de 2,9% au 1er trimestre, le groupe a à nouveau connu une augmentation de pas moins de 8,3% au 2e trimestre, surpassant largement le consensus des analystes. En d’autres termes, avec 43,9 milliards NOK de CA semestriel 2013, celui-ci est de 2,8% supérieur à celui des six premiers mois de l’an dernier (42,7 milliards NOK). Mais les bonnes nouvelles s’arrêtent là. Le cash-flow opérationnel hors éléments exceptionnels (REBITDA) s’est élevé à 3,99 milliards NOK, en ligne avec le chiffre du 1er trimestre (4,09 milliards NOK), mais nettement moins que celui du 2e trimestre de l’an dernier (-19,7%). Au terme du premier semestre, l’EBITDA ressort donc à 8,12 milliards NOK, contre encore 9,28 milliards NOK entre janvier et juin de l’an dernier, soit un repli de 12,5%. Le bénéfice net par action du deuxième trimestre a plongé de 9,82 NOK à 6,68 NOK (-32%). Si l’on en extrait les éléments exceptionnels et les fluctuations de change, nous arrivons à 7,76 NOK par action, contre 10,14 NOK par action au 2e trimestre 2012. Et donc -23,5%. A mi-parcours, sans considérer les éléments exceptionnels, le bénéfice par action s’établit à 16,49 NOK, ou un repli de 13,7%. C’est là une conséquence de la baisse des prix, où les engrais composés (NPK) sont parvenus à limiter les dégâts alors que d’un autre côté, les frais augmentaient. L’un des principaux problèmes demeure les frais énergétiques en Europe. Le secteur des engrais requiert énormément d’énergie. Le prix moyen du gaz en Europe était 2,5 fois plus élevé qu’aux Etats-Unis au 2e trimestre et 13% plus élevé qu’au 2e trimestre de l’an dernier. Le coût énergétique moyen (pétrole et gaz) était environ 10% plus élevé au 2e trimestre qu’à la même période l’an dernier.

Le producteur d’engrais norvégien n’a pas pu convaincre le public avec ses résultats trimestriels. Le mois dernier, son cours s’est certes affranchi de son plancher à 240 NOK, mais en février, il affichait encore environ 300 NOK et nous ne pensons pas qu’il reviendra à ce niveau à court terme. Car les perspectives de bénéfice sont peu enthousiasmantes. Il y a quelques mois, on tablait encore sur 37 NOK par action pour 2013, mais depuis lors, nous sommes revenus à 29 NOK par action. A 9 fois ce bénéfice escompté et avec un rapport valeur d’entreprise (EV)/cash-flow opérationnel (EBITDA) de 5,5, l’action est évidemment loin d’être chère. C’est pourquoi nous pouvons maintenir le rating 2C. Cela dit, compte tenu de son avantage par rapport à l’énergie, nous préférons le groupe américain CF Industries dans le même secteur.

Partner Content