Vodafone

A conserver

Après plusieurs années difficiles, le ciel semble à nouveau s’éclaircir dans l’industrie européenne des télécommunications. A peu près tous les opérateurs ont publié des résultats supérieurs aux attentes pour le 3e trimestre. Il y a plusieurs raisons à cela, dont la plus importante est sans doute la diminution de l’impact de la réglementation européenne. La forte croissance du trafic de données est un autre facteur de reprise du secteur. Le groupe de télécommunications britanniques n’est pas en marge et a vu ses revenus de téléphonie diminuer de 1,5% sur base annuelle au 1er semestre (période de six mois qui s’est clôturée en octobre), à 20,75 milliards de livres (GBP). Un bon résultat, car les analystes tablaient en moyenne sur une baisse de 2,8%, alors que le recul du chiffre d’affaires (CA) avait toujours été compris entre 4 et 5% au cours des six trimestres précédents. Le marché européen, qui représente environ deux tiers du CA du groupe, se stabilise avec une baisse de 5%. Celle-ci a été compensée par une croissance de 6,8% sur les marchés émergents. Le cash-flow opérationnel ou EBITDA s’est contracté de 10% sur base annuelle à 5,88 milliards GBP au 1er semestre. C’est mieux que les prévisions moyennes des analystes (5,78 milliards GBP), mais la marge d’EBITDA a également reculé, de 30,4 à 28,1%. Les cash-flows libres ont également baissé à 1 million GBP à peine, contre 1,95 milliard GBP au 1er semestre 2013. Opérateur principalement mobile à l’origine, Vodafone s’est transformé en un groupe de télécoms également capable de fournir des produits de haut débit et de lignes fixes. Grâce à la vente de la participation dans Verizon Wireless, les caisses sont bien remplies. Ce n’est donc pas un hasard si les acquisitions les plus récentes concernaient des groupes de télédistribution. Outre Kabel Deutschland, Vodafone a également racheté l’entreprise espagnole Grupo Ono cette année. Dans le cadre du ” Project Spring “, Vodafone a dégagé 19 milliards USD qu’il investira dans de l’infrastructure supplémentaire, principalement en Europe, jusqu’en 2016. Les premiers résultats se font déjà sentir. Ainsi la couverture 4G atteint-elle désormais 59% en Europe, contre 32% il y a un an. De ce fait, le trafic de données mobiles a progressé de 80% sur base annuelle. L’objectif est que le Project Spring génère un surcroît de cash-flows de 1 milliard GBP d’ici 2019. Vodafone a également revu à la hausse ses objectifs annuels d’EBITDA. Le groupe prévoit désormais entre 11,6 et 11,9 milliards GBP. La direction a relevé le dividende de 2%. Pourtant, le secteur est encore confronté à de nombreux défis. Ainsi les dépenses d’investissements resteront-elles élevées au cours des années à venir en raison des investissements nécessaires dans de nouvelles technologies liées au trafic de données rapide. Simultanément, la concurrence reste intense. Enfin, l’ardeur des régulateurs n’a pas diminué. Certes, l’époque des grandes baisses de tarifs et des objections à tout mouvement de consolidation est sans doute révolue, mais un nouveau danger pointe à l’horizon : le principe de la neutralité du réseau, qui interdit de facturer des prix plus élevés pour un meilleur service, pourrait affecter à terme la volonté des opérateurs d’investir. Vodafone traîne une dette nette de 21,8 milliards GBP, soit environ deux fois l’EBITDA.

Conclusion

La stabilisation des activités européennes s’est accompagnée d’une baisse de la rentabilité et d’un recul des cash-flows. A 7 fois le cash-flow opérationnel attendu, l’action s’échange moyennant une prime par rapport à la moyenne du secteur. D’où l’abaissement de la note.

Conseil: conserver

Risque: moyen

Rating: 2B

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