Digne d’achat

Le groupe brésilien Vale contrôle, avec Rio Tinto et BHP Billiton, le marché mondial du fer. En outre, le groupe est actif également dans le nickel, le cuivre, les engrais, le charbon, etc. Cette année, le prix de la tonne de minerai de fer a baissé à 50 USD à peine, contre encore 100 USD au début de l’an dernier et même 200 USD en 2011. L’industrie du minerai de fer traverse une profonde crise en conséquence de la baisse de la production chinoise d’acier, couplée à une surcapacité. La situation de ce minerai est globalement comparable à celle de la plupart des métaux de base. Cependant, dans le cas du fer, tant que la production est encore rentable, même si les marges sont étroites, aucun grand fournisseur ne produit moins ou ne réduit les investissements. Tant qu’il n’y a pas d’amélioration fondamentale, la seule option consiste à maîtriser au maximum les coûts. Au 3etrimestre, le coût par tonne de minerai de fer produit a encore baissé à 12,7 USD, contre 15,8 USD au 2e trimestre et 22,5 USD un an plus tôt. Ce chiffre est le plus faible du secteur. Le coût du transport vers la Chine (16,4 USD la tonne) est resté stable depuis le 2etrimestre mais est inférieur d’un quart à celui qui prévalait un an plus tôt. En 2016, Vale espère renégocier les tarifs à la baisse avec les armateurs, ce qui, compte tenu des prix inférieurs des carburants et de la surcapacité des navires, devrait être possible. Vale investit 17 milliards USD dans le projet S11D au Nord du Brésil, qui consiste dans l’extension d’un projet existant (Carajas), lequel accroîtra la production de 90 millions de tonnes sur base annuelle. Parallèlement, la production de plusieurs actifs moins rentables est arrêtée, ce qui fera baisser le coût de production moyen au niveau du groupe, en direction des 10 USD. S11D est finalisé aux trois quarts, de sorte que les investissements, et donc également les besoins en capitaux, baisseront au cours des années à venir. La production de minerai de fer a atteint au 3etrimestre un nouveau niveau record de 88,2 millions de tonnes (+2,9% sur base annuelle). Vale a perçu près de 46,5 USD par tonne de minerai de fer vendue. Un an plus tôt, ce chiffre atteignait encore 68 USD. Vale a vendu également 72.000 tonnes de nickel (+1,7% sur base annuelle) et 94.000 tonnes de cuivre (-3,1%). Au niveau du groupe, le cash-flow opérationnel ajusté s’est élevé à 1,88 milliard USD, soit 38% de moins qu’il y a un an. Vale a dû accuser une perte nette de 2,12 milliards USD, essentiellement imputable à la (nouvelle) dépréciation du real brésilien (BRL) de 28% face au dollar (USD). Le BRL affiche son plus faible niveau depuis 2002 par rapport au billet vert. C’est une arme à double tranchant : en théorie, ce paramètre a un effet favorable sur les coûts, mais dans le cas de Vale, 95% de la dette est aussi exprimée en USD. Vale a allégé sa position de dette nette de 2,3 milliards USD au 3etrimestre, à 24,2 milliards USD. Ce qui représente 3,1 fois l’EBITDA.

Conclusion

Sur le plan opérationnel, Vale ne se porte pas trop mal. Les coûts diminuent et les dettes sont en train de s’alléger. Cette tendance est du reste appelée à se poursuivre. Vale capitalise 0,5 fois la valeur comptable, ce qui, historiquement, est très bon marché. Les investisseurs qui espèrent un redressement des prix des métaux manqueront une grande partie du rallye de cours.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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