Digne d’achat

Le plus grand producteur de minerai de fer au monde a de nouveau dû faire face à plusieurs facteurs négatifs au 4e trimestre. Le premier est la nouvelle baisse du cours du minerai de fer. Le prix de vente moyen obtenu par Vale n’a pas dépassé 61,6 USD par tonne. C’est moitié moins qu’au cours de la même période il y a un an. A la fin du mois dernier, le minerai de fer est retombé à son plus bas niveau depuis mai 2009. L’autre problème est la dépréciation du real brésilien (BRL), qui a perdu près de 8% face au dollar (USD) au 4e trimestre. Cette dépréciation de BRL est en fait une lame à double tranchant. Certes, elle allège les charges facturées en monnaie locale sur les mines brésiliennes du groupe. Mais 96% des dettes du groupe sont libellées en USD. Des dettes qui pèsent donc plus lourd une fois reconverties en BRL. A la fin de l’an dernier, Vale affichait une dette à long terme de 28,8 milliards USD, contre une position de trésorerie de 4,1 milliards USD. Au 4e trimestre, Vale a vu son chiffre d’affaires (CA) baisser de près d’un tiers, à 9,07 milliards USD. Le CA annuel, avec 37,5 milliards USD (-20%), n’avait plus été aussi faible depuis 2009. Le minerai de fer représente 67% des ventes du groupe. Un peu plus d’un cinquième du CA provient de métaux de base (nickel et cuivre), le reste émanant de la vente de charbon et d’engrais. La production de nickel et de minerai de fer a atteint un niveau record au dernier trimestre 2014. Vale a vendu près de 91 millions de tonnes de minerai de fer, ce qui a porté le total pour 2014 à 319,2 millions tonnes. Le groupe brésilien a également vendu 275.000 tonnes de nickel, un record depuis 2008. Vale a ainsi ravi au groupe russe Norilsk Nickel le titre de premier producteur mondial de nickel. Malgré l’augmentation des volumes vendus, Vale a essuyé une perte de 1,85 milliard USD au 4e trimestre. En cause : la baisse des prix, les dépréciations et les réductions de valeur. Sur l’ensemble de l’exercice, les cash-flows opérationnels ajustés (EBITDA) ont reculé de 41% sur base annuelle, à 13,35 milliards USD. Vale reste donc bénéficiaire si l’on fait abstraction des réductions de valeurs et autres charges uniques. La réduction de la capacité excédentaire des petits producteurs est plus lente que prévu, même si quelque 60 millions de tonnes ont entretemps disparu du marché. Dans de telles conditions, le premier grand producteur à bouger se priverait volontairement de parts de marché. D’où le statu quo actuel. Vale prévoit d’ailleurs une nouvelle augmentation de la production de minerai de fer de 10 à 15% cette année. Le groupe veut accroître ses cash-flows libres et envisage dès lors, outre des économies, la vente de plusieurs actifs qui doivent rapporter 10 milliards USD. Une scission de la division Métaux de base, suivie de l’introduction en Bourse d’une partie de son capital au 2e semestre est également probable. L’an dernier, l’EBITDA de la division Métaux de base a progressé de 54% grâce à la combinaison d’une hausse du cours du nickel et d’une augmentation des volumes.

Conclusion

L’action Vale a décroché après la publication des résultats trimestriels et est retombée à son plus bas niveau en près de 10 ans. A à peine 0,75 fois la valeur comptable, les mauvaises nouvelles sont déjà intégrées dans le cours. La scission prévue pourrait donc être créatrice de valeur pour les actionnaires. Nous relevons notre conseil.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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