Digne d’achat

Le rapport trimestriel du plus grand producteur de minerai de fer au monde laisse une impression mitigée. Dans un environnement de baisse des prix du minerai de fer, il ne fallait bien entendu pas attendre de bénéfices record. Le prix de vente moyen de la tonne de minerai de fer a baissé à moins de 85 USD entre avril et juin, près de 18% sous son niveau d’il y a un an. Le minerai de fer est ainsi retombé à son plus bas niveau en près de quatre ans en juin. Pourtant, le rapport comporte une bonne nouvelle du côté de la production. Vale a produit 79,4 millions de tonnes de minerai de fer au 2e trimestre, soit 13% de plus qu’il y a un an. Le groupe brésilien a vendu 76,9 millions de tonnes, 6,6% de plus que l’an dernier. Vale ne produit cependant pas que du minerai de fer. Le groupe est également le 2e producteur mondial de nickel après les Russes de Norilsk. Les volumes de vente de nickel ont progressé de 3,1%, à 67.000 tonnes, alors que le prix de vente moyen a gagné 17%. Au niveau du groupe, le chiffre d’affaires (CA) a reculé de 7,1%, à 9,9 milliards USD, s’établissant légèrement au-dessus des attentes. Le bénéfice net de 1,43 million USD n’est pas comparable à celui de l’an dernier en raison des trop nombreux éléments exceptionnels – réductions de valeur et autres fluctuations de devises, par exemple. Vale a acté une dépréciation de 500 millions USD sur le projet de Simandou en Guinée. Pour la mine de charbon australienne d’Integra (déficitaire), la dépréciation se monte à 274 millions USD. Les réductions de valeur enregistrées au 2e trimestre portent le montant total des dépréciations d’actifs depuis 2012 à 7,1 milliards USD. Le recul des cash-flows opérationnels ou EBITDA (4,1 milliards USD) reste limité à 16%. Malgré la baisse du prix du minerai de fer, Vale ne verse pas dans le pessimisme. Comme ses concurrents Rio Tinto et BHP Billiton, le groupe mise sur la disparition d’une partie de la capacité de production en Chine. Les producteurs chinois de minerai de fer sont confrontés à des coûts de production plus élevés en raison de minerais moins riches. On estime que 20 à 30% des mines ont entre-temps été fermées, et ce mouvement n’est pas encore terminé. La Chine représente 67% de la demande totale du minerai de fer destiné à la production d’acier. Pour les producteurs d’acier chinois, il est désormais moins cher d’importer du minerai de fer que de l’acheter sur le marché local. Vale voit la demande globale d’acier augmenter de 3 à 3,5% cette année. L’indice PMI qui mesure l’activité de l’industrie manufacturière chinoise a en tout cas dépassé les attentes le mois dernier. Pour l’instant, les scénarios catastrophes concernant l’économie chinoise ne sont plus à l’ordre du jour. Pourtant, la suroffre sur le marché global du minerai de fer ne disparaîtra pas du jour au lendemain. Outre Vale, Rio et BHP ont également accru leur production au 2e trimestre, de respectivement 11% et 19%. Les estimations relatives au surplus sont assez variables, mais il est acquis qu’il atteindra son plus haut niveau depuis 2006. Signe d’efficacité : les dépenses d’investissement pour entretien ont baissé de 25% au 1er semestre.

Conclusion

Vale reste bénéficiaire malgré les dépréciations et la baisse du prix du minerai de fer, un élément rassurant à nos yeux. Le minerai de fer semble peu à peu atteindre son plancher. Les attentes ne sont pas très élevées et à 8 fois le bénéfice attendu pour cette année et l’an prochain, et 1,1 fois la valeur comptable, la valorisation est réellement insuffisante.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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