UPC: simple retard dans le redressement du cours de l’uranium

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L’amélioration des fondamentaux, sur le marché de l’uranium, s’est confirmée en 2019. Pour les producteurs d’électricité, il devient urgent de négocier de nouveaux contrats à long terme, car la part de la demande non couverte ne cesse de croître. UPC est l’un de nos 10 chouchous pour 2020.

Cotée à Toronto depuis 2005, Uranium Participation Corp. (UPC) est pour le particulier une bonne façon de miser sur l’évolution du cours de l’uranium sans s’exposer aux risques opérationnels. La seule activité d’UPC consiste à investir à long terme dans l’uranium physique. Son titre a cédé 50% depuis la catastrophe de Fukushima, en 2011. Le cours de l’uranium sur le marché spot est tombé de 70 dollars la livre à un plancher de 17,75 dollars en novembre 2016. UPC a récolté, au fil des 12 levées de fonds organisées depuis 2005, 775 millions de dollars canadiens (CAD). Elle a investi un total de 825,8 millions CAD dans de l’uranium physique, pour une valeur de marché de 614 millions CAD actuellement. La quantité d’uranium physique par action a augmenté de 2,5% l’an ces 11 dernières années, ce qui compense largement les frais de gestion annuels – 0,8% à peine de la valeur nette d’inventaire (VNI).

Quel bilan tirer de 2019?

L’amélioration des fondamentaux, sur le marché, s’est confirmée en 2019. Côté demande, des pays comme la Chine, la Russie, l’Inde et la Corée du Sud étendent leur parc nucléaire et la France et les Etats-Unis, entre autres, ont décidé de prolonger la durée de vie de leurs centrales. Côté offre, la réduction de l’offre primaire (production d’uranium issu des mines) s’est accélérée à près de 35 millions de livres sur une base annuelle depuis 2016 (-20% environ). Kazatomprom a prolongé sa mesure de réduction de sa production de 20% jusqu’en 2021. L’offre primaire est structurellement inférieure de 25% à la demande mondiale qui, dans le pire des cas, augmentera de 1% l’an jusqu’en 2035. L’écart est comblé par les réserves et par la contraction de l’offre secondaire. On a déploré, cette année, le redémarrage décidément très lent des centrales nucléaires japonaises et, surtout, l’effet paralysant de l’enquête dite “section 232” sur les importations d’uranium aux Etats-Unis. Si Donald Trump a décidé en juillet de ne pas imposer de quotas, il a chargé un groupe de travail de proposer des mesures dans les trois mois; le délai a été prolongé et l’on ignore tout des propositions envisagées, même si la constitution d’une réserve stratégique supplémentaire est évoquée. Le prix spot est passé de 28,9 dollars en janvier à 24,25 dollars en novembre, avant de se redresser à 26 dollars.

Qu’attendre de 2020?

Les propositions du groupe de travail devraient relancer l’activité sur les marchés au comptant et à long terme. Pour les producteurs d’électricité, il devient urgent de négocier de nouveaux contrats à long terme, car la part de la demande non couverte atteint déjà 20% pour 2021 et bondira à 50% en 2025. Cameco s’approvisionne sur le marché spot pour combler l’écart entre sa production et ses engagements de livraison (10 millions de livres environ).

Pourquoi la valeur compte-t-elle parmi nos favorites pour 2020?

Le rythme du redressement du cours de l’uranium est l’élément le plus difficile à prévoir, dans cet investissement à contre-courant. L’enquête “section 232” lui a fait perdre un an. Un passage à 50-60 dollars la livre au moins aurait pour effet d’encourager la construction de nouvelles mines. L’augmentation des tarifs intervenue plus loin dans le cycle du carburant nucléaire en 2019 laisse présager une hausse des prix spot. La valorisation d’UPC fluctue depuis 10 ans dans une plage de 25% autour de la VNI. L’actuelle décote (8%) trahit un sentiment négatif, qui peut toutefois changer rapidement. Les hausses, sur cet étroit marché, peuvent être subites.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 4,17 dollars canadiens

Ticker: U CN

Code ISIN: CA9170171057

Marché: Toronto

Capit. boursière: 572 millions CAD

C/B 2019: 92

C/B attendu 2020: 91

Perf. cours sur 12 mois: -7%

Perf. cours depuis le 01/01: -6%

Rendement du dividende: –

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