Une envolée des prix salutaire à Sibanye

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Sibanye Gold, ou plutôt doit-on dire désormais Sibanye Stillwater, est parvenu, après plusieurs acquisitions, à se hisser au rang de plus grand producteur de platine au monde et de numéro deux mondial du palladium.

Le groupe spécialisé dans l’extraction d’or issu de la scission des actifs sud-africains du portefeuille de Gold Fields s’est lourdement endetté en rachetant Aquarius et Rustenburg, en 2016, pour 8 milliards de rands sud-africains (ZAR), puis, un an plus tard, l’américain Stillwater pour 2,2 milliards de dollars et enfin, en mai 2019, Lonmin, pour l’équivalent de 4,3 milliards de ZAR en actions.

Alors que sa dette commençait à devenir problématique et que l’action dévissait, l’explosion du cours du palladium est venue lui apporter un répit. Ce métal précieux, principalement utilisé dans la fabrication de catalyseurs pour moteurs à essence, a en effet atteint un sommet historique et signe le meilleur parcours du secteur des matières premières sur l’année écoulée. Comme lui, l’or a fait belle figure au 2e semestre de 2019. Ces évolutions sont arrivées à point nommé pour Sibanye, car entre novembre 2018 et avril 2019, les mines sud-africaines ont été le théâtre d’une grève qui a fait plonger sa production et donc aussi la contribution au cash-flow opérationnel (Ebitda) sous la moyenne.

Aux Etats-Unis, Sibanye dispose de deux mines de platine et de palladium (Stillwater et East Boulder). En Afrique du Sud, les actifs MGP (platine, palladium et rhodium) sont concentrés sur les mines de Mimosa, Marikana, Rustenburg, Kroondal et Platinum Mile. Pour l’or, outre les mines de Kloof, Beatrix et Driefontein, le groupe détient aussi 38% de DRDGold.

Au 1er semestre, l’Ebitda du groupe s’est maintenu à 2,1 milliards de ZAR ou 146 millions de dollars. Les belles performances des actifs MGP ont été gommées par la perte de 2,9 milliards de ZAR enregistrée sur les mines d’or sud-africaines, où la production a diminué de plus de 42% sur une base annuelle entre janvier et juin, à 345.000 onces troy. Le 3e trimestre a livré un tableau bien différent grâce à la remise en service des mines aurifères et la hausse des prix des métaux MGP. L’Ebitda a augmenté de 240% en un an, à 5,54 milliards de ZAR ou 377 millions de dollars, plus du double du chiffre du 1er semestre. Les actifs MGP d’Afrique du Sud y ont contribué à hauteur de 53%, les Etats-Unis, de 32% et l’or, de 15%. Le prix moyen de l’or perçu a augmenté de 26%, celui des métaux MGP, de 55%, en moyenne. Après cinq mois de négociations, un accord salarial a été conclu avec les syndicats des mines MGP sud-africaines. Les chiffres du 4e trimestre devraient être bien meilleurs encore. Les résultats annuels seront publiés le 19 février.

Au terme du 1er semestre, l’endettement net représentait 2,5 fois l’Ebitda; il s’établit à 1,7 à l’issue du 3e trimestre. Sibanye a donc dépassé son objectif pour fin 2019, fixé à 1,8. L’accord trouvé avec les créanciers stipule un maximum de 3,5, mais le groupe entend descendre à 1 en 2020. Le groupe dispose de liquidités suffisantes. Il a promis de verser de nouveau un dividende en 2020 si les cours des métaux MGP et de l’or se maintiennent à leur niveau actuel.

Conclusion

En 2019, Sibanye a été l’une des valeurs minières les plus en forme grâce à l’explosion des prix du palladium et du rhodium et du retour de la paix sociale sur son marché domestique. L’intégration des actifs rachetés est rapide et le désendettement suit son cours. Sauf mauvaise surprise, 2020 devrait aussi être un bon cru.

Conseil: acheter

Risque: élevé

Rating: 1C

Cours: 9,48 dollars

Ticker: SBGL US

Code ISIN: US8257242060

Marché: New York Stock Exchange

Capit. boursière: 6,32 milliards USD

C/B attendu 2019: 19

C/B attendu 2020: 6

Perf. cours sur 12 mois: +285%

Rendement du dividende: –

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