Une embellie s’esquisse en 2021 pour Royal Dutch Shell

Le producteur de pétrole et de gaz naturel a souffert de la baisse des cours des hydrocarbures en 2020, mais dans une moindre mesure que ses concurrents. Il mise sur les énergies renouvelables pour redorer son blason et aborder l’avenir avec confiance. A une fois la valeur comptable, l’action présente une valorisation séduisante.

Royal Dutch Shell a présenté sa vision à 30 ans le 11 février. A l’heure où les sociétés énergétiques doivent veiller à leur image auprès des investisseurs institutionnels soucieux du respect des critères environnementaux, deux concepts dominaient: durabilité et transition énergétique. En 2020, Shell a esquissé une nouvelle structure organisationnelle qui lui permettra de réduire graduellement ses émissions de gaz à effet de serre, avec une baisse attendue de 6 à 8% entre 2016 et 2023, puis de 20% en 2030, de 45% en 2045 et de 100% en 2050 – des objectifs ambitieux.

Pour les atteindre, la place du pétrole et du gaz va diminuer, même s’ils formeront encore le coeur de métier de Shell sur les 20 prochaines années, afin de générer des flux de trésorerie suffisants jusqu’à ce que les autres activités se suffisent à elles-mêmes.

La production pétrolière (amont) sera concentrée autour de neuf actifs principaux et diminuera de 1 à 2% chaque année. Les nouveaux investissements seront limités et les explorations cibleront surtout la mer profonde, avec un impact environnemental moindre. La production de gaz naturel liquéfié, où Shell est leader, va continuer à augmenter car la Chine et les marchés émergents vont se tourner davantage vers ce type de carburant.

Suivant la trajectoire amorcée depuis quelque temps déjà, Shell s’est engagé à investir 5 à 6 milliards de dollars par an dans les énergies renouvelables sur les 10 prochaines années. La vente d’électricité produite par des sources d’énergie vertes, la réduction de la voilure dans le raffinage (le groupe possède aujourd’hui 14 raffineries, mais souhaite ramener ce nombre à six en 2025) et la réduction des ventes de pétrole produit par des tiers rapporteront déjà des points à Shell. A plus long terme, le groupe se concentrera sur l’hydrogène, les biocarburants, la vente d’électricité et sa division marketing. Il souhaite également développer les projets CCS, qui consistent à capturer et à stocker le CO2, et rachètera à cette fin des terres forestières.

En raison de la baisse des prix et d’importantes dépréciations de valeur, Shell a accusé une perte nette de 21,7 milliards de dollars l’année dernière, contre un bénéfice de 15,8 milliards en 2019, et achève pour la première fois un exercice dans le rouge depuis la fusion de Royal Dutch et de Shell en 2005. Abstraction faite des éléments exceptionnels, le bénéfice ajusté s’est établi à 4,85 milliards de dollars, ce qui est de 71% inférieur à un an plus tôt et légèrement en deçà du consensus (5,15 milliards). Néanmoins, le groupe affiche toujours un bilan sain grâce à un cash-flow disponible de 20,8 milliards de dollars. La dette nette ayant été allégée en 2020 de 79,1 à 75,4 milliards de dollars, le taux d’endettement est désormais de 32,2%. Shell entend la ramener à 65 milliards. Après la forte réduction du dividende début 2020, le versement a été relevé de 4% en octobre. Shell souhaite continuer à l’accroître graduellement: il sera relevé de 4% également en 2021.

Conclusion

Le secteur de l’énergie a été ébranlé en 2020, mais Shell, moins endetté que ses concurrents, a moins souffert. Les investisseurs avaient déploré la baisse du dividende, mais se réjouiront du relèvement progressif prévu. L’année 2021 se présente mieux, car les cours du pétrole et du gaz augmentent. Shell se négocie moyennant une décote de 20% par rapport au secteur, mais offre un rendement de dividende inférieur. A une fois la valeur comptable, l’action présente une valorisation attrayante.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 16,23 euros

Ticker: RDSA NA

Marché: Euronext Amsterdam

Code ISIN: GB00B03MLX29

Capit. boursière: 122,6 milliards EUR

C/B 2020: –

C/B attendu 2021: 22

Perf. cours sur 12 mois: -27%

Perf. cours depuis le 01/01: +11%

Rendement du dividende: 3,4%

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