Un exercice riche en événements pour Barrick Gold

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Rachats, joint-venture, conflits fiscaux, instabilité politique: en 2018, l’exploitant aurifère n’a guère eu le temps de s’ennuyer. Il évolue dans un contexte un peu instable, mais peut également profiter de la hausse de l’or.

Les 12 derniers mois ont été chargés pour Barrick Gold: à l’automne dernier, le rachat du groupe britannique Randgold Resources a fait de Barrick le plus grand groupe aurifère au monde – jusqu’à ce que son concurrent Newmont Mining rachète Goldcorp. Barrick a contre-attaqué en faisant une offre sur Newmont, qui a cependant échoué. Les deux sociétés ont alors décidé de créer ensemble la joint-venture Nevada Gold Mines, qui regroupe 10 mines souterraines et 12 mines à ciel ouvert pour 48,3 millions d’onces troy de réserves aurifères prouvées et avec des synergies estimées à 450-500 millions de dollars par an. Barrick en possède 61,5%. La mine Pueblo Viejo (en République dominicaine) est aussi une joint-venture entre Barrick (60%) et Newmont Goldcorp (40%). Barrick compte investir un milliard de dollars pour prolonger sa durée de vie et construire une nouvelle installation de traitement de minerais, qui accroîtrait la production de 800.000 onces troy d’ici 2022. Une étude de faisabilité est attendue ces prochains mois. Autre fait d’armes: l’achat des 36,1% restants dans Acacia Mining, actif en Tanzanie, où un conflit fiscal avec le gouvernement empêche les exportations de minerai de North Mara. La société mère, Barrick, désormais plein propriétaire après avoir versé 428 millions de dollars en actions, semble avoir trouvé une solution pour résoudre le différend.

La transformation du groupe a cependant alourdi le profil de risque de Barrick. Un conflit fiscal l’oppose aussi au gouvernement malien et les tensions persistent en Côte d’Ivoire. La République démocratique du Congo (RDC), où Barrick exploite la mine Kibali, est politiquement instable. Barrick a l’intention de céder l’équivalent de 1,5 milliard de dollars d’actifs trop peu rentables. Parallèlement, le groupe recherche des opportunités en Amérique du Nord. Le projet Pascua-Lama (Chili et Argentine) et la mine Veladero (en Argentine) étaient à vendre, mais vu la hausse du cours de l’or, l’opération est compromise. La mine de cuivre Lumwana, en Zambie, et la participation de 50% dans la mine australienne de Kalgoorlie sont aussi en vente.

Les mines du groupe ont produit au 2e trimestre 1,37 million d’onces troy d’or (+27% en un an) grâce à l’acquisition de Randgold. A périmètre comparable, la production a baissé de 2%. A 954 millions de dollars, le bénéfice opérationnel ajusté bat le consensus de 9%. Cette année, Barrick produira entre 5,1 et 5,6 millions d’onces troy d’or. En 2018, les mines de Barrick et de Randgold ont extrait ensemble 5,8 millions d’onces troy d’or. Le coût de production total sur l’exercice sera dans le bas de la fourchette précédemment annoncée (870 à 920 dollars). Le cash-flow opérationnel (434 millions de dollars) était suffisant au 2e trimestre pour couvrir les dépenses de capital (379 millions de dollars), mais l’excédent (55 millions de dollars) n’a pas suffi à payer le dividende (61 millions de dollars). Au terme du premier semestre, Barrick avait 2,15 milliards de dollars en caisse et une dette de 5,8 milliards de dollars. La dette nette de 3,65 milliards de dollars correspond à 0,9 fois l’Ebitda attendu en 2019.

Conclusion

La hausse du cours de l’or est une aubaine pour Barrick, qui verra son cash-flow augmenter sensiblement au 3e trimestre. Du fait de son ancrage en Afrique, le risque politique et social est supérieur à la moyenne. L’action n’est pas excessivement chère, à moins de deux fois la valeur comptable, et peut être (r)achetée sur correction.

Conseil: conserver/attendre

Risque: élevé

Rating: 2C

Cours: 17,22 dollars

Ticker: GOLD US

Code ISIN: CA0679011084

Marché: New York Stock Exchange

Capit. boursière: 30,6 milliards USD

C/B 2018: 132,1

C/B attendu 2019: 27

Perf. cours sur 12 mois: +50, 4%

Perf. cours depuis le 01/01: +28,5%

Rendement du dividende: 0,9%

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