Un dividende attrayant

Le dividende est pour l’heure le principal argument en faveur de Proximus. Aucun changement à cet égard n’est à attendre à court terme, car les possibilités de croissance sont limitées. Le groupe doit continuer à investir dans le réseau pour maintenir à niveau sa part de marché.

Les rapports publiés ces dernières semaines par les banques et les sociétés de Bourse ne sont pas très positifs pour les actions belges du secteur des télécommunications. Crédit Suisse, pour ne citer que lui, a récemment dressé un tableau plutôt sombre du secteur. C’est l’une des explications au recul du cours de Proximus à son plus bas niveau en plus de deux ans. Les rapports des analystes mettent unanimement en garde contre un ralentissement général de la croissance du secteur. En Belgique, ils évoquent une concurrence croissante. Mais ces deux éléments ne sont pas neufs, et vont même de pair. Ces tendances sont accentuées par l’évolution du cadre législatif, qui impose notamment une baisse des tarifs de roaming. Sur le marché belge, il est de plus en plus difficile d’accroître le chiffre d’affaires (CA) par des hausses de tarifs. Jusqu’à présent, ces derniers ont augmenté plus rapidement que l’indice des prix à la consommation. Mais la tâche sera d’autant plus complexe que le nombre de fournisseurs de la plupart des produits augmente. Les deux grands faits d’armes récents dans le secteur belge des télécoms sont la libéralisation du câble et l’acquisition de Base par Telenet. La principale victime en est Proximus. En effet, Orange Belgium (ex-Mobistar), jusqu’il y a peu opérateur purement mobile, propose depuis quelques mois sa propre offre en télévision et Internet. Telenet, de son côté, dispose avec Base de son propre réseau mobile, alors qu’il devait précédemment acheter de la capacité à Orange. L’intégration des deux entreprises prendra encore un peu de temps, mais le réseau de Telenet promet d’être de qualité équivalente à celui de Proximus. Lorsqu’il y a plus d’acteurs, la concurrence s’intensifie. Telenet, qui ne jouait jusqu’à présent qu’un rôle modeste dans le segment des entreprises, dispose d’importantes marges de progression. Une progression qui s’effectuera principalement aux dépens de Proximus. Nous n’attendons toutefois pas de nouvelle guerre des prix, même si Telenet et Orange Belgium ont récemment baissé leurs tarifs en téléphonie mobile. Proximus pourra difficilement rester à la traîne. Un CA stable à légèrement décroissant associé à des baisses de tarifs met normalement la rentabilité sous pression. Proximus a pu y échapper jusqu’à présent grâce à des économies sur les coûts plus rapides qu’escompté. De ce fait, les cash-flows opérationnels (EBITDA) ont progressé de 2,1% entre janvier et juin par rapport à la même période il y a un an. Le groupe entend réduire ses coûts de 100millions EUR d’ici 2018. En parallèle, il doit continuer à investir dans le réseau pour maintenir à niveau sa part de marché. Au premier semestre, Proximus affichait une part de marché de 46,3% dans l’Internet haut débit et de 40,7% dans la téléphonie mobile. Le dividende s’élèvera cette année à 1,5EUR par action, comme au cours des deux exercices précédents. Avec une participation de 53,51% dans Proximus, l’État belge en reste le principal bénéficiaire. Proximus ne contractera pas de dettes supplémentaires pour augmenter le dividende. Tout relèvement éventuel devra donc provenir d’une hausse des cash-flows libres. Ce qui ne sera pas simple, compte tenu de la nécessité d’investir dans le réseau.

Conclusion

Le dividende est pour l’heure le principal argument en faveur de Proximus. Aucun changement à cet égard n’est à attendre à court terme, car les possibilités de croissance sont limitées. Le dividende peut cependant être considéré comme assez stable. Il est en outre suffisamment élevé pour justifier un relèvement de conseil.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

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