Umicore

Investir dans un levier de volumes

36,85 EUR – 3B A CONSERVER

Umicore a compris depuis un certain temps déjà que son potentiel de gain était trop largement dépendant de l’évolution du prix des matériaux recyclés et que la croissance des volumes était difficile à doper. Ce problème prend encore plus d’ampleur lorsque les prix des métaux sont enfermés dans une spirale baissière, comme ce fut le cas ces derniers trimestres. Le recul des prix de matériaux tels que le platine, le palladium et l’or obtenus à partir du processus de recyclage se traduit par une baisse rapide des bénéfices dans la mesure où cette activité produit environ 60% du bénéfice du groupe. Au 3e trimestre par exemple, les revenus de recyclage se sont tassés de 20%, en raison surtout de la baisse des prix des métaux, mais également de travaux d’entretien organisés sur le site d’Hoboken. Ce qui contraint aujourd’hui Umicore à revoir en légère baisse ses prévisions de bénéfice pour 2013. Son bénéfice opérationnel récurrent (REBIT) devrait désormais atterrir dans le bas de la fourchette annoncée de 300 à 330 millions EUR. La valeur d’entreprise correspondant à 10 fois le cash-flow opérationnel (EBITDA) et à un rapport cours/bénéfice d’environ 20 doit cependant tôt ou tard être étayée par une nouvelle croissance bénéficiaire, sans quoi une correction sensible est inévitable. Umicore demande autrement dit aux investisseurs de s’accommoder de la faiblesse du bénéfice en ajoutant plutôt au potentiel de croissance un levier au niveau des volumes. La société a annoncé investir 100 millions EUR dans l’accroissement de 40% de la capacité de recyclage au niveau de l’usine d’Hoboken. Si les autorisations sont délivrées à temps, l’extension devrait être opérationnelle en 2016. L’investissement vise avant tout à exploiter l’expertise d’Umicore dans le traitement d’une plus large variété de matériaux complexes provenant des quatre coins du monde. L’accent est placé sur le renforcement de la capacité de traitement de résidus complexes de l’industrie des métaux non-ferreux, car Umicore prévoit que l’offre de ces résidus augmentera à mesure que les matières premières se raréfieront et que les acteurs du secteur chercheront leur salut dans des minerais de moindre qualité, et produiront forcément des concentrés contenant davantage d’impuretés. Ces concentrés contiennent les produits dérivés complexes qu’Umicore peut ensuite traiter. La direction fait bien d’investir dans une activité dans laquelle elle a déjà une avance technologique, à plus forte raison parce que la concurrence augmente dans d’autres activités de recyclage. Umicore prévoit du reste d’autres investissements d’extension à partir de 2015, pas seulement à Hoboken, mais peut-être aussi dans de nouveaux marchés et dans le déploiement ultérieur de l’activité de recyclage de batteries. Non seulement ces perspectives contribueront à traverser une année 2013 difficile, mais les autres activités apporteront également leur pierre à l’édifice. Le CA de la division Catalyseurs s’est inscrit en hausse de 7% sous l’impulsion de la hausse des ventes automobiles sur les marchés mondiaux. En Europe, le secteur automobile est encore en perte de vitesse, mais le repli est moins marqué déjà et la contribution des véhicules diesel – un segment important pour Umicore – se stabilise. Dans le pôle des Matériaux énergétiques, les revenus se sont même accrus de 16% grâce à la production de matériaux pour les batteries rechargeables. Umicore parvient à tirer profit de la forte demande de tablettes et de smartphones grâce à la technologie brevetée pour matériel à cathodes à haute densité. Cette technologie offre à la fois un confort d’utilisation, une efficience en termes de coûts et un niveau important de sécurité, et est donc parfaite pour les appareils mobiles.

Umicore récompense la patience des investisseurs en leur offrant un nouveau potentiel de croissance. Cela dit, ces investissements ne porteront pas leurs fruits avant 2016, alors que les prix des métaux sont enfermés dans une tendance baissière. Si cette tendance se poursuit, 2014 pourrait également devenir une année de transition sans croissance du bénéfice, et la valorisation assez tendue du titre pourrait être mise à l’épreuve. Nous préférons dès lors attendre d’en savoir plus. Le conseil reste ” à conserver ” (rating 3B).

Partner Content