Umicore: une nouvelle fenêtre d’entrée

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Umicore connaîtra probablement un léger passage à vide en 2019, mais son engagement dans les batteries lui offre un beau potentiel haussier au-delà.

Plusieurs facteurs brideront la croissance du bénéfice d’Umicore cette année, mais les fondamentaux restent intacts. En 2018, le chiffre d’affaires (CA) du groupe a progressé de 17%, le bénéfice opérationnel récurrent (Rebit) de 29% et le bénéfice net par action de 12%. Ces excellents résultats s’expliquent par la forte contribution (plus de 50% du bénéfice, une part qui va encore augmenter) des matériaux pour batteries (automobile et électronique grand public). Grâce à la hausse du CA imputable aux nouvelles capacités chinoises et coréennes ainsi qu’à l’amélioration des marges, le Rebit a gagné 82%.

Pour 2019, un ralentissement se profile en raison de la demande moindre dans l’automobile et l’électronique et de la hausse des amortissements et frais de lancement des nouveaux investissements. Le dévissage du cobalt pèse aussi. L’entreprise ne présentera ses perspectives détaillées pour l’année qu’en avril.

Le ralentissement de la croissance sera toutefois temporaire, puisque l’avènement du transport électrique offre encore une bonne décennie de potentiel haussier à Umicore. La direction table toujours sur un Rebit de 675 à 725 millions d’euros à l’horizon 2020, soit 35 à 45% de plus qu’en 2018. “Les investissements de ces dernières années étaient les bons. Les marges augmentent et nous récupérons au moins les capitaux engagés”, a déclaré le CEO, Marc Grynberg, lors de la présentation des résultats annuels. Au cours actuel, un Rebit de 700 millions d’euros en 2020 représente un rapport cours/bénéfice de 19 et une valeur d’entreprise de 10 fois l’Ebitda. C’est une valorisation juste, voire attrayante, puisque l’activité prometteuse de production de matériaux pour batteries n’en est qu’à ses débuts.

Des capacités vont encore s’ajouter en Chine au 2e semestre de 2019 et une nouvelle usine entrera en service en Pologne en 2021. Umicore n’est pas seulement tributaire de la percée de la voiture électrique: l’entreprise fournit également des matériaux pour d’autres technologies de propulsion, comme les piles à combustible. Et un nombre croissant de constructeurs automobiles apprécient également le circuit fermé qu’Umicore peut proposer avec le recyclage des batteries utilisées. Cela constituera surtout un atout à plus long terme en cas de pénurie de matériaux, alors que de plus en plus de batteries automobiles arriveront en fin de vie.

La division Recyclage a aussi contribué aux bons résultats. Au 2e semestre, son CA a gagné 6%, son Ebit 12%. Umicore table sur des volumes identiques pour 2019 en raison de travaux de maintenance prévus dans l’usine de Hoboken au 1er trimestre. La division Pots catalytiques, enfin, a vu son CA progresser de 9%, surtout grâce au rachat de Haldor Topsoe. La croissance du Rebit s’est limitée à 2% en raison de la hausse de la part des pots catalytiques pour voitures essence, un segment où les marges sont inférieures.

Le bilan reste robuste malgré 1,1 milliard d’euros d’investissements, notamment grâce à l’augmentation de capital menée en 2018. Le fonds de roulement a beaucoup augmenté, mais le cash-flow disponible s’améliorera cette année. Le taux d’endettement représente moins d’une fois l’Ebitda. Aucune augmentation de capital supplémentaire ne sera nécessaire, selon la direction.

Conclusion

Grâce à la récente correction, l’action a retrouvé une valorisation comparable à celle de 2017, peu avant l’ envolée consécutive au lancement de l’activité de production de matériaux pour batteries. Les perspectives de croissance restent intactes à long terme. Nous recommandons toujours l’achat.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 34,1

Ticker: UMI

Code ISIN: BE0974320526

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 8,2 milliards EUR

C/B 2018: 26

C/B attendu 2019: 22

Perf. cours sur 12 mois: -27%

Perf. cours depuis le 01/01: -2%

Rendement du dividende: 2,1%

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