Toujours pas de croissance, chez IBM

. © .

Le quatrième trimestre de 2020 n’aura donc pas été différent des trois premiers: une fois de plus, le groupe a vu ses ventes reculer. Que le futur moteur de sa croissance ait déçu les attentes, est pour le moins inquiétant.

IBM a clos le 4e trimestre de 2020 sur un chiffre d’affaires (CA) de 20,37 milliards de dollars, en baisse de 6,5% en glissement annuel et de 260 millions inférieur au consensus. Sur l’exercice annuel, le CA se monte à 73,6 milliards de dollars, 4,5% de moins qu’en 2019. Il y a 10 ans, “Big Blue” réalisait encore un CA de plus de 107 milliards de dollars. IBM a cédé de nombreuses activités sur la décennie, mais a aussi acheté pas mal d’entreprises. Comme, Red Hat, acquis en 2018 pour 34 milliards de dollars. Arvind Krishna, qui a succédé à “Ginni” Rometty à la tête du groupe l’année dernière en plein confinement, a été l’un des principaux architectes de cette acquisition. L’homme dirigeait alors la division Cloud&Cognitive Software d’IBM, qu’il a intégré en 1990. A ses yeux, il est crucial qu’IBM se concentre sur le cloud computing et l’intelligence artificielle. Et c’est grâce à Red Hat que le groupe se démarquera dans le segment du cloud hybride (combinaison de cloud privé et de cloud public). Or, au 4e trimestre, la croissance du CA de l’activité cloud n’a pas dépassé 10% (7,5 milliards de dollars); sur l’exercice, son CA a atteint 25 milliards de dollars. Avec une croissance annuelle de 25% en 2020, IBM fait nettement moins bien que Microsoft (+50%), qui, comme Alphabet, est un rival à détrôner. A cet effet, IBM va faire de nouvelles acquisitions. Pour les financer, la direction compte sur les divisions Consulting et Hardware.

La scission d’IBM — le cloud hybride d’une part, les services d’infrastructure de l’autre (la NewCo aura un nom ultérieurement) -, qui sera achevée cette année, traduit la volonté du CEO de se concentrer sur les activités à croissance rapide. La nouvelle société comptera environ 4.600 clients, réalisera un CA annuel de 19 milliards de dollars et emploiera 90.000 personnes. Les détails concernant la répartition de la dette, entre autres, n’ont pas encore été communiqués

La direction d’IBM n’a pas émis de prévisions concrètes en matière de CA et de bénéfice pour l’exercice fiscal entamé, mais a précisé que le cash-flow disponible serait de l’ordre de 11-12 milliards de dollars, avant d’atteindre 12-13 milliards en 2022. L’an passé, ce dernier s’est élevé à 10,8 milliards, l’essentiel (6,1 milliards) ayant été réalisé au 4e trimestre; début 2020, le groupe avait pronostiqué 12,5 milliards de dollars. Le consensus vise pour 2021 un bénéfice par action de 11,02 dollars.

IBM a achevé 2020 sur une dette brute de 61,5 milliards de dollars; si l’on en exclut la part d’IBM Global Financing, elle s’élève à 40,3 milliards de dollars (38,2 milliards, un an plus tôt). Sachant qu’IBM disposait alors de 14,3 milliards de dollars de liquidités, la dette nette s’établit à quelque 26 milliards. Les rachats d’actions ont été suspendus en 2020 et rien n’indique qu’ils reprendront prochainement. Heureusement, IBM verse toujours un dividende élevé (1,63 dollar par trimestre).

Conclusion

IBM n’est pas cher, mais l’on sait pourquoi: le groupe n’enregistre aucune croissance – la pandémie ne l’a pas aidé à se redresser. La scission finalisée, la donne devrait changer. Il est impératif qu’IBM fasse encore des acquisitions, pour entrer dans la cour des grands du cloud. En attendant, le dividende demeure son atout clé.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 119,11 dollars

Ticker: IBM US

Code ISIN: US4592001014

Marché: New York Stock Exchange

Capit. boursière: 106,1 milliards USD

C/B 2020: 14

C/B attendu 2021: 11

Perf. cours sur 12 mois: -13%

Perf. cours depuis le 01/01: 0%

Rendement du dividende: 5,5%

Partner Content