Tirer parti de l’importante décote de Just Eat Takeaway.com

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Selon nous, JET a adopté la bonne stratégie en cherchant d’abord à dominer le marché et ensuite à être rentable. Le groupe est d’ailleurs aujourd’hui sept fois plus grand qu’avant la pandémie. Mais, pour sa communication lacunaire notamment, surtout sur les projets outre-Atlantique, le marché en a sanctionné l’action.

Just Eat Takeaway.com (JET) a récemment publié ses résultats pour le troisième trimestre; malgré des taux de croissance inférieurs au consensus, le néerlandais est loin de s’être reposé sur ses lauriers. Sur les neuf premiers mois de 2021, JET a traité 41% de commandes de plus qu’un an plus tôt, pour une valeur brute des transactions (Gross Transaction Value, ou GTV) en hausse de 37%. Les livraisons de repas ont signé la plus nette évolution (+87%), particulièrement au Royaume-Uni et en Allemagne. Pour 2021, JET table sur une croissance de 45% et une GTV comprise entre 28 et 30 milliards d’euros, en excluant l’activité de Grubhub.

Lors de la Journée des investisseurs, le CEO, Jitse Groen, a souligné le chemin parcouru: JET est aujourd’hui sept fois plus grand qu’avant la pandémie, grâce au rachat, en 2020, du britannique Just Eat et, en juin 2021, de l’américain Grubhub. JET s’enorgueillit toujours de son modèle hybride de place de marché pour les commandes de repas et d’opérateur logistique, grâce auquel il perçoit des commissions à la fois sur les commandes et les livraisons.

Après l’acquisition de Just Eat, JET a investi massivement pour attirer davantage de restaurants et de clients sur sa place de marché et faire décoller la livraison de repas au Royaume-Uni; la croissance de l’entité est passée de 4 à 50% par an. JET est numéro un dans le pays, sauf à Londres où il se dispute la première place avec trois autres opérateurs. L’île forme la zone de croissance la plus forte de JET, avec, en 2021, une hausse de 66% des commandes, de 52% de la GTV et de 534% des livraisons.

L’exercice 2021 a aussi été marqué par de lourds investissements, notamment au Royaume-Uni, ce qui a entraîné une hausse temporaire des coûts et des pertes, surtout en milieu d’année; un retour à l’équilibre s’esquisse désormais. JET vise la pole position sur chacun de ses marchés – la direction juge que c’est indispensable pour assurer la rentabilité. Il lui sera toutefois difficile d’atteindre cet objectif aux Etats-Unis, où la concurrence est intense; JET concentrera donc ses investissements à New York et dans d’autres grandes villes où il est déjà bien ancré. Mais l’actionnaire activiste CatRock (6,5% des parts), qui déplore la mauvaise communication et la stratégie à ses yeux erronée outre-Atlantique, pousse à filialiser ou vendre les activités américaines pour regagner la confiance des investisseurs. La direction de JET pense pour sa part pouvoir réitérer l’exploit britannique, sans pour autant exclure une cession partielle aux Etats-Unis si le marché consolidait.

Par ailleurs, JET commence à livrer des produits d’épicerie sur certains marchés et cherche à nouer des partenariats avec des chaînes de grands magasins. Le groupe a également lancé, en partenariat avec Mastercard, une carte de paiement sur laquelle les entreprises peuvent charger les indemnités repas de leurs employés.

A long terme, JET entend doubler la GTV à 58-60 milliards d’euros d’ici à cinq ans et vise une marge opérationnelle (chiffre d’affaires/cash-flow opérationnel) de 5%.

Conclusion

Selon nous, JET a adopté la bonne stratégie en cherchant d’abord à dominer le marché et ensuite à être rentable. Les bénéfices réalisés en Allemagne, aux Pays-Bas et au Canada témoignent du succès de l’approche. Mais la communication de la direction laisse à désirer, surtout sur les projets outre-Atlantique. Ignorant son potentiel, le marché a sanctionné la valeur. Nous avons intégré JET en portefeuille car sa sous-valorisation nous semble excessive.

Conseil: acheter

Risque: élevé

Rating: 1C

Cours: 67,28 euros

Ticker: TKWY NA

Code ISIN: NL0012015705

Marché: Euronext Amsterdam

Capit. boursière: 14,5 milliards EUR

C/B 2020: –

C/B attendu 2021: –

Perf. cours sur 12 mois: -32%

Perf. cours depuis le 01/01: -26%

Rendement du dividende: –

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