Thompson Creek Metals

Pas encore à l’abri

3,55 USD – 1D Digne d’achat à titre spéculatif

En début d’année, le producteur de molybdène, un métal dur utilisé dans différents alliages, avait déjà revu à la baisse ses prévisions pour cet exercice et le prochain. Le cours du molybdène est retombé à un tiers de son niveau d’il y a cinq ans alors que l’or et le cuivre, deux métaux que le groupe va bientôt produire, ont également vu leur cours régresser ces derniers mois. Grâce à une combinaison de minerais plus riches et de baisse des coûts de production, le bénéfice ajusté a progressé à 13,8 millions USD au 2e trimestre, contre une perte de 11 millions USD il y a un an. Le chiffre d’affaires (CA) a gagné 3,8% à 117,8 millions USD. Sur le 1er semestre, le groupe a réalisé un bénéfice net ajusté de 32 millions USD. Thompson Creek dispose de deux mines opérationnelles. La première est la mine homonyme de Thompson Creek, dans l’Etat américain de l’Idaho ; la deuxième est la mine d’Endako en Colombie-Britannique (Canada). Les deux mines ont produit un total de 6,5 millions de livres de molybdène. La quantité vendue était supérieure, avec 8,3 millions de livres, et le groupe a perçu 11,6 USD par livre de molybdène vendue. Pour 2013, Thompson Creek table sur une production totale comprise entre 27,5 et 30,5 millions de livres pour un coût de production décaissé (opérationnel) moyen de 6,5 à 7,5 USD la livre. Ces coûts s’établissaient à 7,46 USD la livre au 2e trimestre, mais dans des conditions normales, les coûts totaux sont nettement plus élevés si l’on prend en compte les dépenses d’investissement et les autres frais. Pour économiser sur les coûts dans l’attente d’une hausse des prix de vente, il a été décidé de différer de deux ans au maximum pour environ 100 millions USD des dépenses opérationnelles et 8 à 9 millions de dépenses d’investissement. Concrètement, Thompson Creek ne traitera que les minerais existants et aisément accessibles. Le stripping de minerais, soit l’élimination des déchets excédentaires, est temporairement suspendu. Mais il ne s’agit que d’un report d’exécution et les coûts de production réduits actuels ne sont pas tenables à terme. Le coût de production décaissé est par exemple nettement plus élevé chez Endako (11,93 USD la livre) que chez Thompson Creek (5,33 USD la livre). Au prix de vente actuel, Endako est même déficitaire. Les activités dans le molybdène ne sauveront donc pas les meubles pour l’entreprise. On comptera davantage sur la mine d’or et de cuivre de Mount Milligan en Colombie-Britannique. Cette mine, d’une durée de vie estimée de 22 ans, dispose de 6 millions d’onces troy de réserves d’or et de 2,1 milliards de livres de réserves de cuivre. 260.000 onces troy d’or par an devraient en être extraites durant les six premières années d’exploitation. La mine entrera en service dans les prochains jours et la mise en production commerciale est prévue pour le 4e trimestre. Au départ, le coût du projet était estimé à 915 millions de dollars canadiens (CAD), mais la facture atteint désormais 1,57 milliard CAD, dont 160 millions CAD doivent encore être dépensés. Pour financer Mount Milligan, Thompson Creek a vendu 52,25% de la production future à la société de royalties Royal Gold, qui paiera 435 USD par once troy. à la fin du 2e trimestre, le groupe disposait de 403 millions USD de liquidités. En cas de nouvelle baisse des prix, il n’est pas exclu que Thompson Creek soit contraint de faire à nouveau appel au marché des capitaux. Les actionnaires doivent garder cette possibilité à l’esprit.

Depuis son plancher de fin avril, l’action Thompson Creek a rebondi de plus de 40%. Mais il n’y a aucune raison d’être euphorique pour autant, puisqu’elle s’échange toujours au quart de sa valeur du début de l’année 2011. Thompson Creek se négocie à moins de la moitié de la valeur comptable. Le potentiel de l’action reste important, mais uniquement si les circonstances sont favorables. C’est-à-dire si les cours du molybdène, du cuivre et de l’or repartent à la hausse et si le groupe n’est confronté à aucun problème opérationnel ou financier. En attendant, un investissement dans Thompson Creek n’est digne d’achat qu’à titre spéculatif (1D).

Partner Content