Texas Instruments

Chiffre d’affaires sous pression

34,68 USD – 4B

L’action du groupe américain Texas Instruments (TI) a dépassé son sommet de 2007 en mai. Mais la percée n’était pas convaincante, et l’action est à nouveau en léger repli ces dernières semaines. Le deuxième producteur de semi-conducteurs au monde se trouve dans une phase de transition. L’an dernier, la direction a décidé de changer de stratégie. En effet, TI se retire du segment des semi-conducteurs pour mobiles, comme les smartphones et tablettes, un marché sur lequel le groupe a pourtant joué un rôle dominant pendant des années en qualité de principal fournisseur de Nokia. Mais l’arrivée des smartphones a commencé à faire pâlir l’étoile de TI. Des fournisseurs comme Apple et Samsung ont choisi de développer leurs semi-conducteurs en gestion propre. En outre, TI s’est avéré incapable de mettre à mal l’hégémonie de Qualcomm. L’acquisition de National Semiconductor en 2012 a encore accéléré le processus. Au terme de cette opération, TI est devenu le leader du segment des semi-conducteurs analogiques. Ce type de semi-conducteurs présente un champ d’application très vaste. Les semi-conducteurs analogiques convertissent des signaux analogiques en signaux électroniques. En outre, le groupe mise sur les semi-conducteurs intégrés pour le secteur automobile et les applications industrielles. La nouvelle stratégie réduit la dépendance de TI à un ou quelques clients finaux. Les autres avantages sont les marges plus élevées, une concurrence moins intense et la durée de vie économique plus longue de ce type de semi-conducteurs, raison pour laquelle ils requièrent des investissements moins lourds. L’acquisition de National Semiconductor a entraîné une sous-exploitation temporaire de la capacité de production disponible. Après la fermeture de deux usines au Japon et au Texas, ce problème de capacité devrait avoir disparu au 2e semestre. Au cours du 1er trimestre, les semi-conducteurs analogiques et intégrés représentaient ensemble 77% du chiffre d’affaires (CA) du groupe, contre 72% il y a un an. L’objectif est aujourd’hui d’étendre la gamme de produits dans les deux segments. La nouvelle stratégie a entraîné une contraction à court terme du CA, avec une baisse des ventes de 8% sur base annuelle à 2,89 milliards USD. Le bénéfice opérationnel est en recul de 1% mais la marge opérationnelle (EBIT) a progressé de 12,7% à 13,7%. En raison d’une baisse des provisions fiscales, le bénéfice net a gagné 37% à 362 millions USD. Par action, la hausse s’élève à 45%. Au 1er trimestre, TI a reversé 911 millions USD à ses actionnaires, sous la forme de dividende (232 millions USD) et de rachats d’actions propres (679 millions USD). TI a également publié au début du mois un rapport intermédiaire sur l’évolution du 2e trimestre. Le groupe table à présent sur un CA compris entre 2,99 et 3,11 milliards USD et un bénéfice par action de 0,39 à 0,43 USD. Ces chiffres s’inscrivent exactement dans les prévisions communiquées en avril. Selon TI, le marché grand public (ordinateurs, consoles de jeux, ordinateurs portables) est toujours morose, mais les commandes augmentent dans les nouveaux marchés clés. Une bonne nouvelle, d’autant que les commandes avaient déjà augmenté de 9% sur base annuelle au 1ertrimestre. Le dividende a été relevé de 33% et s’élève à présent à 1,12 USD par action, pour un rendement de 3,2%. Pour 5 milliards USD d’actions propres seront encore rachetées.

L’abandon du segment mobile est un choix justifié, si ce n’est qu’il entraîne provisoirement une perte de revenus. L’augmentation des commandes pour le deuxième trimestre d’affilée est en tout cas prometteuse. Entre-temps, les actionnaires ont été gâtés avec un dividende assez élevé (pour une entreprise technologique) et un programme de rachat d’actions propres ambitieux. L’action TI a été très performante jusqu’à présent, mais elle s’échange à plus de 20 fois les bénéfices attendus. Nous trouvons cette valorisation trop élevée et confirmons par conséquent l’avis ” alléger ” (4B).

ALLEGER

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