Texaf: l’immobilier au top, la carrière de grès un flop

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Pour la première fois depuis longtemps, la filiale Carrigrès a inscrit ses résultats en rouge. Le cours de Texaf pourrait pâtir du contexte économique et politique difficile en RDC; pour l’investisseur à long terme en quête de valeur, ce serait une occasion à ne pas manquer.

La situation économique de la République démocratique du Congo (RDC) s’est encore dégradée en 2017. La situation politique est complètement bloquée: le président Kabila semble bien décidé à rester au pouvoir alors que son mandat s’est terminé fin 2016. Des élections sont prévues à la fin de cette année, mais rien ne permet d’affirmer qu’elles vont effectivement avoir lieu. La sécurité s’est détériorée et la situation paraît de plus en plus explosive. Pour le Congolais moyen, la vie est toujours plus difficile. D’où le rapport annuel 2017 très mitigé pour ce holding qui se concentre essentiellement sur l’immobilier dans notre ancienne colonie. La bonne nouvelle, c’est que les activités immobilières demeurent très performantes. Il s’agit de bâtiments et de terrains situés à des emplacements de premier choix à Kinshasa, et qui sont en outre bien sécurisés, un aspect essentiel s’il en est.

Les revenus locatifs ont encore progressé de 10%, à 16,7 millions d’euros. A titre de comparaison, ces revenus ne s’élevaient qu’à 7,75 millions d’euros en 2010. Le résultat d’exploitation récurrent (REBIT) a augmenté de 12,3%, à 8,85 millions d’euros. La croissance du chiffre d’affaires (CA) s’explique par la mise en service de nouveaux appartements dans le cadre du projet Clos des Musiciens (4 bâtiments totalisant 33 appartements). Aujourd’hui, la grande majorité de ces appartements sont loués. Ils présentent en effet l’avantage d’un environnement sûr et de toute une série de services complémentaires. En revanche, le marasme économique pèse notablement sur Carrigrès (carrière de grès à Kinshasa, avec au moins 40 ans de réserves). Et ça, c’est la mauvaise nouvelle. En 2017, le CA a chuté de 51%, à 1,6 million d’euros à peine. Pour la première fois depuis de très nombreuses années, le REBIT a plongé dans le rouge, à -0,89 million d’euros. C’est qu’il n’y a plus guère d’investissements dans les travaux publics. Comme aucune amélioration n’était attendue à court terme, une réduction de valeur de 3,36 millions d’euros a été comptabilisée sur Carrigrès. Dès lors, le résultat d’exploitation (EBIT) s’inscrit en rouge vif (-4,45 millions d’euros). En raison de la faible performance de Carrigrès, c’est à peine si le REBIT consolidé a augmenté (+1%), à 7,02 millions d’euros. Le bénéfice net s’est replié de 17%, à 4,54 millions d’euros, soit un recul de 1,54 à 1,28 euro par action.

Pour l’heure, chez Texaf, on ne renonce pas pour autant à l’habitude de relever chaque année le dividende d’environ 20%. Cette année, le dividende est porté à 0,81429 euro brut par action (0,57 euro net par action), soit une hausse de 19%. Car le groupe a la possibilité, au cours des dix prochaines années, de croître encore vigoureusement dans le développement de projets immobiliers, y compris la promotion de 1.500 à 2.000 logements sur les 104 hectares de terrains qu’il détient à Kinsuka (à l’extérieur de Kinshasa), en plus de bureaux et de villas/appartements dans la capitale. Le projet Kinsuka, un projet résidentiel unique auquel est associé l’architecte de renom Alexander D’Hooghe, vise le marché de la vente, et non de la location. Au centre même de la ville, un nouveau grand projet résidentiel a été entamé, Bois Nobles. Le projet, qui comprend non moins de 84 unités d’habitation, sera réalisé en deux phases. La première (36 unités d’habitation; 12 villas et 24 appartements) sera mise sur le marché cet été et affiche un potentiel de location de 1,6 million d’euros. Pour cet exercice, la direction de Texaf pronostique que les activités immobilières et d’extraction de grès livreront un REBIT comparable à celui de l’an dernier.

Conclusion

Le potentiel bénéficiaire à long terme demeure considérable et intact. Mais à court terme, le manque de devises et le contexte politique difficile en RDC posent problème. Si le cours devait s’en ressentir, l’investisseur à long terme en quête de valeur y verrait l’occasion de s’engager.

Conseil : acheter

Risque : moyen

Rating : 1B

Cours : 29 euros

Ticker : TEXF BB

Code ISIN : BE0974263924

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 102 millions d’euros

C/B 2017 : 22

C/B attendu 2018 : 21

Perf. cours sur 12 mois : -17 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -5 %

Rendement du dividende : 1,7 %

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