Telenet

L’action n’est plus parmi les favorites des investisseurs, notamment depuis la suppression du dividende. Elle affiche des performances médiocres et sa valorisation est plutôt élevée. Attendre.

Telenet a longtemps été l’une des actions favorites des analystes et investisseurs sur la Bourse de Bruxelles, principalement en raison d’un dividende élevé et de multiples réductions de capital qui accroissaient encore le rendement de l’action. L’action était, de plus, portée par des rumeurs de rachat après l’échec de l’offre de l’entreprise mère américaine Liberty Global. Mais la suppression du dividende et le ralentissement de la croissance ont considérablement refroidi les relations entre les investisseurs et Telenet. L’action a déjà abandonné 15% cette année. Un constat qui n’enlève rien au parcours impressionnant accompli par Telenet, même s’il s’est endetté pour financer la croissance. Sa dette s’élève à présent à 4,76milliards EUR, soit un peu moins de 4fois les cash-flows opérationnels (EBITDA). Ce qui ne constitue pas un problème si les cash-flows sont suffisamment élevés pour rester dans les limites convenues avec les créanciers. Et c’est le cas. Sur le plan réglementaire (belge), Telenet n’est pas pénalisé en matière de tarif, puisque le groupe dispose d’un quasi-monopole en Belgique avec Proximus. Les tarifs élevés par rapport aux pays voisins en sont la meilleure preuve. Cependant, Telenet n’a longtemps pas été un opérateur de télécommunications à part entière. L’entreprise ne disposait en effet pas de réseau mobile propre et devait louer de la capacité à son concurrent Orange Belgium (ex-Mobistar). Ce handicap a pris fin l’an dernier avec l’acquisition de Base, la filiale mobile de KPN qui dispose de son propre réseau en Belgique. Il en a coûté 1,33milliard EUR à Telenet, un montant financé par de nouvelles dettes. L’intégration de Base prend cependant plus de temps qu’espéré. Le contrat de location avec Orange a dû être prolongé d’un an en mai, jusque fin 2018. L’entreprise pourra tirer les fruits de son acquisition par la suite, selon son CEO John Porter. Avec son propre réseau mobile, Telenet pourra proposer plus de formules combinées (services supplémentaires) et s’adresser au segment des entreprises, jusqu’à présent le domaine presque exclusif de Proximus et Orange. Telenet mise sur 220millions EUR de synergies à l’horizon 2020. Les frais d’intégration de 5,2millions EUR ont été mis à la charge du résultat du deuxième trimestre. Telenet a clôs le premier semestre avec un chiffre d’affaires de 1,18milliard EUR, en hausse de 4% par rapport à la même période, il y a un an. Une base de comparaison moins favorable pèsera sur la croissance du deuxième semestre. Pour l’ensemble de l’exercice, Telenet table sur une hausse du chiffre d’affaires de 0 à 2%. L’EBITDA ajusté a progressé de 2% à 552,5 millions EUR, et devrait rester stable en 2016. En raison d’une perte sur des dérivés sur les taux (82millions EUR) et d’un remboursement anticipé de la dette (16,9millions EUR), Telenet a plongé dans le rouge à hauteur de près de 20millions EUR. Les free cash-flows ont, eux, progressé à 128,4millions EUR au deuxième trimestre.

Conclusion

L’attrait de Telenet a pâti de la disparition des rémunérations très généreuses des actionnaires. L’action affiche des performances médiocres. Les marges sont sous pression et à plus de 8fois l’EBITDA attendu, la valorisation est plutôt élevée. Hors offre de rachat de l’entreprise mère Liberty Global (hypothèse purement spéculative), les investisseurs devront faire preuve d’un peu de patience.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

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