Technip

Ralentissement temporaire de la croissance de son bénéfice

Le secteur européen des services pétroliers n’est pas à proprement parler dans les bonnes grâces des analystes depuis quelques mois. Les multinationales pétrolières et gazières se montrent plus économes de leurs investissements que par le passé, ce qui comprime le nombre de commandes et érode les marges des fournisseurs de services. Les actionnaires de Technip ont également eu une année difficile. Les perspectives pour 2014-2015, énoncées en octobre, ont déclenché une sensible baisse du cours. Dans le monde des services pétroliers, le groupe français Technip, avec ses 38.000 salariés, est un acteur déterminant qui possède d’importants atouts. Le premier est l’étendue de son champ d’activités. Technip possède en premier lieu une division Offshore/Onshore. La première activité consiste à installer des plateformes pétrolières en mer, la deuxième concerne surtout le GNL et le gaz de schiste. La division “Subsea”, de son côté, opère dans le domaine des conduites flexibles. Dans ce domaine, Technip compte parmi ce qui se fait de mieux au monde avec une intégration verticale unique de la conception de conduites flexibles utilisées pour les forages en haute mer. Presque tous les géants gaziers et pétroliers nationaux et internationaux sont d’ailleurs clients du fournisseur français de services pétroliers (Exxon Mobil, Total, BP, Petrobras…). Le deuxième atout du groupe est sa présence mondiale. Technip est actif sur tous les continents, et ce, depuis des décennies. Ainsi, le groupe a autant d’employés en Asie, où il est présent depuis 1982, qu’en Europe (8900). En Amérique du Nord (3900 employés) et en Amérique du Sud (4300 employés), son implantation date des années 1970. Les résultats annuels 2013 n’ont pas comporté de surprise négative. Le chiffre d’affaires (CA) du groupe de 9,3 milliards EUR (5,2 milliards pour Offshore/Onshore et 4,1 milliards pour Subsea) était conforme aux prévisions du groupe émises en octobre, tout comme les marges de 6,7% (prévisions comprises entre 6,5 et 7%) pour Offshore/Onshore et14,3% (prévisions d’au moins 14%) pour Subsea. Cela dit, le cours a pu rattraper une partie de la perte du 4e trimestre vu le carnet de commandes de 16,6 milliards EUR fin 2013 (au niveau record) et le relèvement du dividende de 10%, à 1,85 EUR brut par action. Même si la direction de l’entreprise confirme la pression sur les marges cette année : celle-ci ne s’élèvera plus à 14% pour Subsea en 2014, mais (au moins) à 12% pour un CA compris entre 4,35 et 4,75 milliards EUR. Subsea prend à son compte environ 45% du CA du groupe, mais deux tiers du bénéfice. En effet, les marges sont nettement moindres dans la division Offshore/Onshore, où elles fluctuent entre 6 et 7%. Au niveau d’Offshore/Onshore, les prévisions de CA pour cette année sont situées entre 5,4 et 5,7 milliards EUR. Selon les analystes, le bénéfice 2014 sera donc plutôt proche de celui de 2013. Pour 2015, Technip se montre optimiste, avec des marges de 15 à 17% dans la division Subsea et un CA de plus de 5 milliards EUR.

Conclusion

Le carnet de commandes et l’augmentation du dividende attestent que Technip ne connaît pas de crise actuellement, mais seulement un ralentissement temporaire de la croissance de son bénéfice. A 14 fois le bénéfice attendu pour 2014 et 7 fois le rapport valeur d’entreprise (EV)/cash-flow opérationnel (EBITDA), l’action est encore relativement bon marché, à plus forte raison si l’on considère la croissance attendue du bénéfice pour 2015. Nous maintenons notre conseil et attendons le bon moment pour prendre l’action en portefeuille.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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