Tassement du cours d’Oracle

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Après la publication du dernier rapport trimestriel en date d’Oracle, le marché a sanctionné l’action de 11%, son repli journalier le plus net en l’espace d’un peu plus de six ans. La déception ne tient pas tant aux résultats réalisés qu’aux perspectives décevantes formulées.

Les chiffres du troisième trimestre de l’exercice 2017-2018 (période de décembre à février) du groupe ne sont pourtant pas alarmants: le chiffre d’affaires (CA) a progressé conformément aux prévisions des analystes, de 5,5% en l’occurrence, à 9,78 milliards de dollars. A 0,83 dollar, le bénéfice net ajusté par action est nettement supérieur au niveau de 0,71 dollar attendu, grâce essentiellement à une facture fiscale moins élevée qu’attendu. Le taux d’imposition s’est en effet élevé à 16,1% au troisième trimestre, contre 21,6% un an plus tôt. Toutefois, la réforme fiscale américaine a anéanti le bénéfice: une charge de 6,9 milliards de dollars l’a mué en une perte nette de quatre milliards de dollars.

Oracle est le numéro 1 dans le segment des logiciels de banques de données. Les ventes de licences de logiciels ont reculé de 1,8%, à 1,39 milliard de dollars, ce qui est légèrement en deçà du consensus (1,42 milliard). L’activité de conseil s’adjuge toujours l’essentiel du CA (52%) global. Elle a connu une croissance de 5,6%, à 5,03 milliards de dollars. Oracle estime que pour l’heure, 15% de ses clients utilisateurs de logiciels ” classiques ” ont entamé leur migration vers le cloud. Le potentiel de croissance de ce segment est dès lors substantiel. Le CA de l’ensemble des activités cloud a progressé de 32%, à 1,57 milliard de dollars, une croissance qui a déçu nombre d’analystes, dans la mesure où elle ressortait encore, aux deuxième et troisième trimestres, à respectivement 42% et 51% en rythme annuel. Dans le sous-segment Software as a Service (programmes disponibles dans le cloud), les revenus ont augmenté d’un tiers, à 1,16 milliard de dollars, et la marge bénéficiaire est de 67%. Les sous-segments Platform as a Service (systèmes d’exploitation, etc.) et Infrastructure as a Service (stockage, sécurisation, centres de données physiques) ont enregistré une croissance de 28%, à 415 millions de dollars. La marge y est plus faible: 35%. Au cours des prochaines années, Oracle entend installer 12 nouveaux centres de données dans le monde.

La direction s’attend, pour le trimestre courant, à une augmentation du CA de 1 à 3%. La croissance du segment cloud reculera moins qu’attendu, dans une fourchette de 19 à 23%. Au troisième trimestre, Oracle a produit un cash-flow disponible de trois milliards de dollars. Le groupe maintient le dividende à 0,19 dollar par trimestre. Au troisième trimestre, il a racheté 81 millions de ses actions pour quatre milliards de dollars, soit près du double du montant qu’il y avait affecté au deuxième trimestre (41 millions) et plus de six fois plus qu’un an plus tôt (13 millions). Sa trésorerie nette s’élève à près de 10 milliards de dollars. Compte tenu des flux de trésorerie élevés, le groupe pourra allouer des fonds à de nouvelles acquisitions sans compromettre les dividendes.

Conclusion

Oracle a publié un bon rapport trimestriel mais ce sont ses projections qui ont déçu. L’entreprise peut certes invoquer que l’adaptation de son modèle d’affaires à l’émergence du cloud prend du temps. A 14 fois le bénéfice escompté, sa valorisation est du reste inférieure à la moyenne du secteur. Le programme de rachat d’actions propres devrait soutenir le cours.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

Cours : 46,48 dollars

Ticker : ORCL US

Code ISIN : US68389X1054

Marché : New York Stock Exchange

Capit. boursière : 189,7 milliards USD

C/B 2017 : 18

C/B attendu 2018 : 14

Perf. cours sur 12 mois : +5 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -2 %

Rendement du dividende : 1,6 %

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