Tabler sur la vente des mines de Nyrstar

L’action Nyrstar a d’abord mal réagi à la publication des résultats trimestriels, jusqu’à ce qu’une note “acheter” de Goldman Sachs inverse la tendance. Son cours se redressera indubitablement en cas de cession de mines. Digne d’achat mais à haut risque.

L’entreprise minière et multimétaux belge Nyrstar sort d’un troisième trimestre décevant. Dans la division Traitement des métaux, de multiples problèmes opérationnels ont érodé la production de zinc métal de 11%, à 245.000tonnes. Après neuf mois, la baisse s’établit à 10%, à 752.000tonnes, et les prévisions annuelles initiales de 1 à 1,1million de tonnes ont été ramenées à 1million de tonnes. En cause, principalement: des conditions météorologiques extrêmes. Le chiffre d’affaires de la division a dès lors baissé de 24% à 648millions EUR, pour un recul de 12% à 1,98milliard EUR sur les neuf premiers mois de l’année. Les cash-flows opérationnels (EBITDA) ont chuté de 40% à 30millions EUR et échouent après neuf mois à 143millions EUR à peine (-45%). De plus, la pénurie de zinc en concentré oblige Nyrstar à accorder une remise élevée de 40 à 50dollars (USD) la tonne sur environ la moitié des volumes. En raison de l’offre limitée, le prix spot des frais de traitement est retombé à un plancher de 90USD la tonne. L’exposition de Nyrstar y est limitée (5 à 10%), mais cette évolution ne favorise bien entendu pas les négociations qui viennent de commencer sur les frais de traitement pour 2017. Un point important est cependant le redressement du cours du zinc, d’un plancher à 1455USD la tonne en janvier à 2413USD la tonne actuellement. La moyenne s’établit à 2253USD la tonne pour le troisième trimestre (1844USD la tonne l’an dernier); après neuf mois, le recul est limité à 4%, à 1955USD la tonne. Mais comme la hausse du cours du zinc incite les producteurs à remettre des actifs en service, le déficit du côté de l’offre ne devrait pas faire long feu. Nyrstar elle-même a décidé de rouvrir les Middle Tennessee Mines aux États-Unis, mises à l’arrêt précédemment. Les ventes des mines progressent toujours aussi difficilement. Jusqu’à présent, seule la vente d’El Toqui au Chili (25millions USD, plus une participation au prix et un contrat d’achat de production) a été bouclée, et celle d’El Mochito au Honduras est annoncée (0,5million USD). Nyrstar table sur la vente de quatre mines cette année encore, et sur celle des trois dernières mines (Langlois, East et Middle Tennessee) en 2017. L’EBITDA de la division minière s’est amélioré de -13millions EUR à +3millions EUR au troisième trimestre, et de -18 à +5millions EUR sur les neuf premiers mois de l’année. La vente des mines reste cependant cruciale, car malgré la forte augmentation de capital de 273,6millions EUR en février, la position nette d’endettement n’avait baissé que de 75millions EUR fin septembre par rapport à la même date, l’an dernier, à 766millions EUR. Le rapport entre la dette nette et l’EBITDA des douze derniers mois a augmenté de 2,5 à 4,5. Si l’on y inclut les acomptes reçus pour les futures livraisons de zinc, l’endettement net a même bondi de 77millions EUR, à 918millions EUR, soit 5,4fois l’EBITDA. Le redéveloppement de Port Pirie en Australie devrait apporter un surcroît d’EBITDA de 20millions EUR l’an prochain, et de 80millions EUR à partir de 2018.

Conclusion

L’action Nyrstar a d’abord mal réagi à la publication des résultats trimestriels, jusqu’à ce qu’une note acheter de Goldman Sachs inverse la tendance. Après l’énorme chute du cours à un plancher historique, nous tablons sur un redressement en cas de nouvelles positives sur la vente des mines. Nous relevons dès lors temporairement la note. Le risque reste supérieur à la moyenne en raison de l’endettement élevé de l’entreprise.

Conseil : digne d’achat

Risque : supérieur à la moyenne

Rating : 1C

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