Syngenta

Conserver

Syngenta est née en 2000 de la décision des géants de l’industrie pharmaceutique Novartis et AstraZeneca de fusionner leurs activités dans l’agribusiness. Chez nous, l’action a gagné ses jalons après l’acquisition (inattendue) de ” notre ” Devgen. Les Suisses ont l’habitude de choisir des slogans très à propos pour exprimer la problématique à laquelle est confrontée l’agriculture. Citons ” We need to do more from less ” (” Faisons-en plus avec moins “) ou, peut-être encore un peu plus explicite : ” More food from less land ” (” Produisons plus de nourriture en utilisant moins de terre “). Désormais, le défi est bien connu. Aujourd’hui, ils ont adopté le slogan ” Bringing Plant Potential to Life ” (” Donner vie au potentiel des cultures “). Sur le plan international, Syngenta est considérée comme le ” concurrent ” de Monsanto, les Américains étant les leaders du marché des semences. Pourtant, Syngenta est le numéro un mondial dans la protection des cultures (1ertrimestre 2015 : 2,84 milliards USD de chiffre d’affaires – CA; 71% du CA du groupe) avec une multitude d’herbicides (produits de protection des cultures contre les mauvaises herbes), de fongicides (produits contre les maladies causées par les moisissures et champignons) et d’insecticides. On attendait avec impatience les premiers chiffres trimestriels après la décision de la Banque nationale suisse, à la mi-janvier, de ne plus défendre le plafond de 1,20 franc suisse (CHF) pour 1 euro (EUR). Syngenta est évidemment active au niveau mondial, mais 20% de ses coûts s’expriment en franc suisse. La hausse du CHF par rapport à l’EUR et à l’USD devrait accroître les coûts d’environ 150 millions USD, soit 5% du cash-flow opérationnel (EBITDA). Les chiffres annuels de Syngenta ont cependant rassuré le marché : son programme de réduction des coûts de 1 milliard USD compensera l’évolution défavorable des taux de change (hausse du CHF face à l’EUR et à l’USD). Le directeur (CEO) Michael Mack avait alors annoncé des bénéfices stables pour 2015 après un résultat supérieur aux prévisions pour 2014. Par rapport à l’estimation moyenne des analystes pour l’EBITDA de 2,86 milliards USD pour 2014, les Suisses ont finalement atteint 2,93 milliards USD ou 19,42 USD par action. Mack réitère la prévision après un 1er trimestre pourtant très décevant pour deux raisons : tout d’abord l’impact du CHF plus cher. Au niveau du groupe, en dollar, le CA s’est replié de 14% (de 4,68 à 4,02 milliards USD). A taux de change constants, le CA est stable. En outre, aux Etats-Unis et au Canada, l’hiver long a retardé le début de la saison de plantation. Le CA a dès lors reculé de 16% en Amérique du Nord, alors qu’à taux de change constants, il a augmenté de 15% en Europe. Le marché n’a pas apprécié le trading update (baisse de cours d’environ 5%), car le CA est de quelque 10% inférieur au consensus. A 18,5 fois le bénéfice escompté pour 2015 et une valeur d’entreprise (EV) de 12 fois l’EBITDA, l’action n’est pas réellement bon marché.

Conclusion

L’action avait amorcé une remontée mais le problème du taux de change avec le CHF et ce trading update décevant l’ont interrompue. A court terme, une pression supplémentaire sur le cours est envisageable. A (plus) long terme, nous maintenons nos positions. Une correction ultérieure nous offrirait la possibilité de racheter à meilleur compte les 5 actions vendues en mars.

Conseil: conserver

Risque: faible

Rating: 2A

Partner Content