Statoil

Digne d’achat

La compagnie pétrolière publique norvégienne Statoil – 67% des actions détenues par l’Etat – a présenté des résultats meilleurs qu’attendu pour le 2e trimestre. Le bénéfice net apuré (hors éléments uniques) a certes reculé de 27% par rapport au 2e trimestre 2014, passant de 9,9 milliards de couronnes norvégiennes (NOK) à 7,2 milliards NOK, mais les prévisions moyennes des analystes faisaient état de seulement 5,5 milliards NOK. Statoil avait annoncé un important plan d’économies (1,3 milliard USD par an à partir de 2016), une réduction des dépenses d’investissement (pour un total de 5 milliards USD entre 2014 et 2016) et un durcissement des critères d’approbation (surcroît de rendement d’au moins 8%) des nouveaux projets début 2014, avant même l’effondrement du cours du pétrole. Malgré ces mesures, la production de pétrole et de gaz a augmenté de 4%, à 1,87 million de barils par jour, et même de 7% en termes sous-jacents. Le groupe prévoit une croissance organique de la production de 2% par an pour les années à venir. En août, l’Etat norvégien a approuvé le plan de développement de la première phase du champ pétrolier Johan Sverdrup, la plus grande découverte dans les eaux norvégiennes depuis 1974, avec des réserves estimées entre 1,7 et 2,9 milliards de barils. Cette première phase – investissement total de 117 milliards NOK (part de Statoil : 40%) – doit s’achever fin 2019. Elle donnera lieu à une production de 315 à 380.000 barils par jour, qui pourra ensuite être étendue à 550 à 650.000 barils par jour. Statoil a également beaucoup investi à l’étranger au cours de la décennie écoulée, ce qui a porté la part de la production hors Norvège de 16% en 2005 à près de 40% au 2e trimestre. Statoil compte maintenir cette politique à long terme et veut notamment poursuivre le développement de ses activités en Russie – en partenariat avec Rosneft – malgré le frein posé par les sanctions économiques infligées à la Russie par les pays occidentaux. Statoil a également beaucoup investi dans le gaz et le pétrole de schiste aux Etats-Unis ces dix dernières années, et a enregistré d’importants succès dans ses activités d’exploration, notamment au Canada (Bay du Nord) et dans le golfe du Mexique. La forte baisse du cours du pétrole a cependant incité le groupe à acter de fortes dépréciations sur le portefeuille de projets étrangers au 1er semestre, pour un total de 46,1 milliards NOK. Outre les bons résultats en matière de production et les économies sur les coûts, on notera également dans le rapport trimestriel l’excellente performance de la division Raffinage, avec un bénéfice net récurrent de 3,7 milliards NOK, contre seulement 0,7 milliard NOK l’an dernier. Statoil a annoncé que ses résultats seraient publiés en dollars américains (USD) à partir de 2016. Le dividende trimestriel (0,2201 USD ou 1,8 NOK par action) sera également calculé en USD à partir du 3e trimestre. Un dividende ” royal ” – rendement brut de 6,1% – est garanti pour cette année, mais vu l’évolution des cours du pétrole, une baisse du dividende ne semble pas exclue l’an prochain. Malgré les 24 milliards NOK de revenus supplémentaires provenant de la vente d’actifs, le groupe a enregistré des cash-flows légèrement négatifs (-1 milliard NOK) au 1er semestre. Le taux d’endettement reste cependant rassurant, puisqu’il correspond à 22,4% de la valeur d’entreprise (EV).

Conclusion

La pression constante sur le coût du pétrole pèse lourdement sur l’action Statoil, retombée à son plus bas niveau depuis 2009. Bien qu’aucun redressement du secteur pétrolier ne soit envisageable sans une évolution nette du rapport entre l’offre et la demande, nous trouvons la valorisation attrayante à 1,05 fois la valeur comptable et 15,4 fois le bénéfice attendu 2015.

Conseil: digne d’achat

Risque: faible

Rating: 1A

Partner Content