Statoil

Digne d’achat

Avec une capitalisation boursière de 582 milliards NOK, le producteur norvégien de gaz et de pétrole n’a pas l’envergure des Exxon Mobil, BP, Chevron, Total et autres Shell. Mais il n’en affiche pas moins un rendement net supérieur sur ces dix dernières années : 13%, contre 10,1% pour le groupe de référence. Statoil, qui se concentre désormais dans les activités upstream (exploration et production), n’échappe pas à la pression haussière sur les coûts et à la baisse de la rentabilité qui en résulte en cas de stabilisation des cours du pétrole. Les résultats 2013 n’étaient pas brillants : un bénéfice net apuré de 14,53 NOK par action, contre 17,3 NOK par action en 2012 (-16%). La production avait baissé de 2,004 millions de barils par jour en 2012 à 1,945 million de barils par jour en 2013. Le business-plan 2014-2016 place clairement l’accent sur les économies (1,3 milliard USD par an à partir de 2016), la baisse des dépenses d’investissement (5 milliards USD au total pour les trois prochaines années) et le durcissement des critères d’approbation (surcroît de rendement d’au moins 8%) pour les nouveaux projets. L’équipe en charge d’exploration, particulièrement efficace, a réalisé la plus grande découverte au monde en 2013 avec Bay du Nord, sur la côte orientale du Canada (réserves estimées de 300 à 600 millions de barils). En 2011, fait historique, le groupe avait découvert le champ pétrolier Johan Sverdrup en mer du Nord. Les réserves estimées entre 1,7 et 2,9 milliards de barils permettront une production jusqu’au moins 2050. Le champ pétrolier sera développé en plusieurs phases. La première coûtera entre 100 et 120 milliards NOK et doit déboucher sur la première production : entre 315 et 380.000 barils par jour à l’horizon fin 2019. La phase de développement suivante commencera sans doute en 2022, et Statoil table, à vitesse de croisière, sur une production journalière de 550 à 650.000 barils. Statoil possède une participation de 40% dans Sverdrup. Les autres partenaires sont notamment Lundin, Petoro, Det Norske (filiale de Aker ASA) et Maersk Oil. Récemment, des exigences environnementales supplémentaires qui seraient imposées à l’exploitation de pétrole et de gaz en mer et pourraient encore retarder le démarrage de Sverdrup (un report coûte 20 milliards NOK) ont semé le trouble. Traditionnellement, les plateformes offshore fonctionnent à l’aide de turbines au gaz, qui représentaient plus de 25% des émissions de CO-2 de la Norvège en 2012. Pour limiter ces émissions, l’approvisionnement en énergie devra désormais s’effectuer depuis la terre ferme. Ce qui était déjà prévu pour Sverdrup, mais pas pour les champs voisins. L’objectif est à présent de respecter cette exigence dans la deuxième phase de développement de Sverdrup (à partir de 2022). Entretemps, Statoil a présenté d’excellents résultats pour le 1ertrimestre. La production a légèrement baissé (-1%), à 1,98 million de barils par jour, conséquence des désinvestissements de l’an dernier. Mais une augmentation de 4% du prix obtenu et l’hiver rigoureux aux Etats-Unis – qui a dopé les activités dans le gaz – ont engendré un bénéfice net apuré de 15,8 milliards NOK ou 4,97 NOK par action, en hausse de 32% par rapport au 1ertrimestre 2013. Le dividende brut sur base annuelle passe de 7 à 7,2 NOK par action.

Conclusion

L’annonce des économies, de l’augmentation de la rentabilité et de l’attention accrue pour la création de valeur actionnariale a provoqué un rebond de plus de 25% de l’action. A 11,7 fois les bénéfices attendus pour 2014, Statoil n’est pourtant pas plus chère que ses concurrentes. Les perspectives à plus long terme restent plus favorables.

Conseil: digne d’achat

Risque: faible

Rating: 1A

Partner Content