Stabilité chez Deceuninck

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Avec une croissance de son chiffre d’affaires de 2,6% au premier semestre, le producteur flamand de profilés en PVC pour portes et fenêtres a satisfait aux prévisions. Malgré les écarts de change négatifs.

À cours de change constant, on note une augmentation du chiffre d’affaires (CA) de 7,3%, à 338,7 millions d’euros. La tendance positive de 2015 et 2016 se poursuit donc cette année. Comme toutes ces dernières années, on note des prestations sensiblement différentes dans chaque région où Deceuninck est actif. L’Amérique du Nord, avec une hausse du chiffre d’affaires de 15,2%, à 64,4 millions d’euros, poursuit son parcours positif. Hélas pour le groupe, c’est la région qui contribue le moins au résultat global. La Turquie et les autres marchés émergents ont livré la plus importante contribution au CA, en l’occurrence 101,5 millions d’euros sur les six premiers mois. C’est cependant 1,6% de moins qu’au premier semestre de l’an dernier. Les dégâts ont pu être limités, car la chute libre de la livre turque s’est traduite par un effet de change négatif de 18,3% ! On ne peut plus parler de redressement des marchés domestiques du groupe en Europe occidentale : le CA y a reculé de 3,2%, à 91,7 millions d’euros. Les volumes s’y sont repliés de 6,7%. La faiblesse de la livre sterling n’a pas aidé (-10% en moyenne au premier semestre). En revanche, il y a bel et bien un redressement des activités du groupe en Europe Centrale et de l’Est, où le CA s’est accru de 6,2%, à 81,1 millions d’euros, y compris une augmentation des volumes de 2,8%. La Russie est toujours le marché le plus préoccupant, avec un recul d’environ 15%.

Comme d’autres groupes industriels, Deceuninck a souffert de la hausse des cours des matières premières. Mais il faut signaler que sous l’impulsion de son nouveau CEO et premier actionnaire Francis Van Eeckhout, le groupe est parvenu à relativement bien gérer ce paramètre. L’augmentation du cash-flow opérationnel récurrent (hors éléments exceptionnels, REBITDA) est certes restée limitée, à 0,6% (de 32,5 à 32,7 millions d’euros), mais cela signifie que le groupe a à peine dû renoncer à sa marge de REBITDA (de 9,9 à 9,7%). La direction a investi des moyens importants dans l’accroissement de l’efficacité opérationnelle, notamment.

Du fait notamment d’éléments exceptionnels, le bénéfice net a plongé de 13,1 à 8,2 millions d’euros (-37,4%). D’ici la fin de cette année, la direction voudrait fusionner les entités turques Ege Profil et Pimas. Ce sera l’étape ultime de l’intégration de Pimas, le pionnier des systèmes de fenêtres en PVC en Turquie actif sous la marque Pimapen, que Deceuninck a acquis en 2014. Après l’inauguration, fin 2016, d’une nouvelle usine sur la Côte ouest des États-Unis, une nouvelle usine a ouvert en Turquie (Menemen). Le groupe a cette fois annoncé la construction d’un nouveau site d’extrusion, en Colombie.

Conclusion

L’action Deceuninck s’est très bien comportée au premier semestre écoulé, et présente désormais une valorisation moins intéressante qu’en début d’année, à 1,65 fois la valeur comptable, plus de 19 fois le bénéfice escompté et un rapport attendu valeur d’entreprise/EBITDA (cash-flow opérationnel) proche de 8 pour cet exercice. C’est pourquoi nous abaissons (temporairement) notre conseil.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

Devise : euro

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 455 millions EUR

C/B 2016 : 29

C/B attendu 2017 : 19,5

Perf. cours sur 12 mois : +47 %

Perf. cours depuis le 01/01 : +48 %

Rendement du dividende : 0,9 %

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