Stabilisation des prix et marges de Vestas

A un rapport cours/bénéfice de 14 et une valeur d’entreprise correspondant à moins de six fois le cash-flow d’exploitation (Ebitda), l’investisseur s’offre à bon compte un turbinier présentant de belles perspectives de croissance.

Après une période difficile, les résultats de Vestas sont à nouveau satisfaisants. A présent, les prix des turbines éoliennes semblent se stabiliser à un niveau qui permet à Vestas de dégager des marges confortables. La baisse des prix favorise du reste la demande, d’autant que l’énergie éolienne est devenue, sur de nombreux marchés, la source d’énergie la moins coûteuse. Au deuxième trimestre, Vestas a vu les commandes augmenter de 43% en glissement annuel. Le carnet de commandes s’est étoffé à 10,2 milliards d’euros, un record pour le producteur.

La pression tarifaire qu’a ressentie Vestas se reflète encore dans les chiffres du deuxième trimestre. Si le chiffre d’affaires (CA) s’est accru de 2%, le bénéfice d’exploitation (Ebit) a reculé de 7%. La marge d’exploitation s’est ainsi érodée de 12,6 à 11,5%. Sur l’ensemble de l’exercice courant, Vestas table toujours sur une marge comprise entre 9,5 et 10,5%, et à plus long terme, sur une marge moyenne de 10%.

L’an prochain toutefois, l’on peut s’attendre à ce que la hausse des prix de l’acier (taxe sur ses importations aux Etats-Unis) entraîne une hausse des coûts de production de Vestas. Mais il est naturellement trop tôt pour savoir dans quelle mesure le turbinier parviendra à la répercuter sur les clients. On a pu voir que Bekaert (fils d’acier) n’y est pas arrivé, et que sa rentabilité comme le cours de son action en ont souffert.

Les activités du groupe ne se limitent pas à la production de turbines. Il délivre également des contrats d’entretien, même pour les éoliennes fabriquées par des tiers. Et la demande de contrats s’accélère. Sur la période 2016-2020, Vestas espère d’ailleurs voir le CA s’accroître de 50%. La valeur du portefeuille de manutention a progressé à 12,8 milliards d’euros. Il faut savoir que le groupe garantit un taux de disponibilité des éoliennes de 98%. Il prend peu de risques, cependant, car il est très rare (ratio inférieur à 2%) que celles-ci (25.000 turbines installées depuis 2012) ne soient pas en parfait état de fonctionnement. Très lucrative, cette activité constitue un filet de sécurité pour Vestas. Elle s’adjuge pour l’heure un cinquième du CA global et 40% de l’Ebit total, et la marge d’Ebit s’élève à environ 25%. Ces parts sont appelées à augmenter au fil des ans.

L’annonce par la direction d’un nouveau programme de rachat d’actions propres (pour 200 millions d’euros), peu après la publication des résultats du deuxième trimestre, a soutenu le cours de l’action. Les cash-flows disponibles sont abondants. Pour 2018, ils devraient s’élever à environ 400 millions d’euros. C’est sans difficulté que Vestas verse un dividende équivalent à 25-30% du bénéfice et rachète régulièrement des actions. Sa trésorerie nette atteint plus de deux milliards d’euros.

Conclusion

Alors que les prix des turbines se stabilisent, la hausse des prix de l’acier est source d’incertitude. Si les marges se maintiennent à terme à 10%, le bénéfice pourra augmenter dans le sillage de la hausse de la demande, l’énergie éolienne étant devenue la source d’énergie la moins chère sur de nombreux marchés. Par ailleurs, les services d’entretien que propose Vestas sont une activité très rentable, sur laquelle le groupe pourra compter si les temps redeviennent difficiles. Digne d’achat.

Conseil : acheter

Risque : moyen

Rating : 1B

Cours : 57,8 euros

Ticker : VWS

Code ISIN : DK0010268606

Marché : Xetra

Capit. boursière : 8 milliards EUR

C/B 2017 : 14

C/B attendu 2018 : 15

Perf. cour sur 12 mois : -26 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -2 %

Rendement du dividende : 2 %

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