SIPEF sous-valorisé

Les récoltes d’huiles concurrentes (tournesol, colza) s’annonçant mauvaises et compte tenu d’un marché du soja tendu, la demande et donc le cours de l’huile de palme ont encore progressé ces derniers mois. SIPEF a d’ores et déjà vendu 94% de la production escomptée pour l’année au prix moyen de 703 dollars la tonne. Or le cours de SIPEF stagne.

SIPEF confirme l’évolution amorcée au 1er semestre: la production d’huile de palme a augmenté de 4,76%, à 84.659 tonnes, par rapport au 3e trimestre de 2019.

L’anversois achève le trimestre sur une croissance légèrement inférieure à celle de janvier-juin (+5,64%, à 162.638 tonnes), pour une hausse de 5,34% en neuf mois. La production à base des fruits de SIPEF même a progressé de 1,46%, à 72.011 tonnes, et de 1,93%, à 202.905 tonnes, en neuf mois. La production d’huile de palme dépend de la production des fruits du palmier et du taux d’extraction, soit la quantité d’huile extraite d’une tonne de fruits. La production totale de fruits de SIPEF a grimpé de 2,83%, à 325.179 tonnes, par rapport au 3e trimestre de 2019, et de 1,92%, à 889.827 tonnes, en neuf mois.

En Indonésie, le déclin des anciennes plantations d’Agro Muko (-10,8%, à 91.513 tonnes) et des plantations matures de Tolan Tiga (-5,6%, à 89.484 tonnes) est partiellement compensé par les chiffres d’UMW/TUM (+11,1%, à 65.546 tonnes). Dans le sud de Sumatra, la production a cédé 3,4%, à 19.173 tonnes, en raison de la replantation accélérée de Dendy Marker et malgré la contribution croissante des jeunes plants de Musi Rawas. Le taux d’extraction y étant passé de 23,5% à 22,5%, la production d’huile augmente plus lentement (+1,8%) que celle des fruits (+3,4%). En Papouasie-Nouvelle-Guinée, le redémarrage des plantations appartenant au groupe, après la triple éruption volcanique de l’an dernier, est très satisfaisant. La production de fruits y a bondi de 48,4% en glissement annuel, à 59.463 tonnes, réduisant le retard après neuf mois à 3,3%. Portée par la hausse des achats de fruits (de 21,95%, à 45.516 tonnes) et celle du taux d’extraction (de 22,2% en 2019 à 24,6%), la production s’est envolée de 50,47%, à 25.822 tonnes (+11,3%, à 86.686 tonnes, en neuf mois). Compte tenu des éruptions, SIPEF s’attend à produire 25.000 tonnes de moins là-bas cette année, mais espère renouer avec ses niveaux habituels dès 2022.

Le groupe confirme la croissance annuelle comprise entre les 5,3% enregistrés jusqu’ici et les 10% initialement prévus, annoncée lors de la publication des chiffres semestriels. Les récoltes d’huiles concurrentes (tournesol, colza) s’annonçant mauvaises et compte tenu d’un marché du soja tendu, le cours de l’huile de palme a encore progressé ces derniers mois. SIPEF a d’ores et déjà vendu 94% de la production escomptée pour l’année au prix moyen de 703 dollars la tonne; un an plus tôt, il en avait vendu 88%, à 571 dollars la tonne.

La direction espère pouvoir convertir la perte nette récurrente de 15,4 millions de dollars actée en 2019 en un bénéfice de 10-15 millions. Une légère perte (0,7 million) subsistait au 1er semestre. Aux cours actuels, SIPEF peut poursuivre son programme d’investissements dans le sud de Sumatra sans alourdir son endettement net. Le pôle caoutchouc, déficitaire, réalise des économies de coûts et prépare la réorientation de ses plantations vers les palmiers.

Conclusion

Le bond de 10% enregistré par le cours de l’huile de palme depuis la fin juillet n’a eu aucune incidence sur l’action, qui s’est stabilisée autour de 45 euros. Ce qui, au vu de la relance de la production en Papouasie-Nouvelle-Guinée et des perspectives favorables pour les cours à l’horizon 2021, ne nous paraît pas justifié. A 7.950 dollars par hectare planté et 0,9 fois la valeur comptable, la valorisation est attrayante. L’action est éligible à une réintégration dans le portefeuille modèle.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 44,30 euros

Ticker: SIP BB

Code ISIN: BE0003898187

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 468,7 millions EUR

C/B 2019: –

C/B attendu 2020: 56

Perf. cours sur 12 mois: -1%

Perf. cours depuis le 01/01: -19%

Rendement du dividende: –

Partner Content