Sipef déçoit (légèrement)

Le groupe de plantations anversois a vu sa production d’huile de palme reculer au troisième trimestre, mais ce n’est que la résultante logique des mauvaises conditions climatiques. Les perspectives à long terme demeurent positives. De plus, l’action n’est pas chère.

Durant les premiers mois de l’année, la production d’huile de palme du groupe de plantations anversois Sipef n’a été affectée que modérément par le phénomène climatique El Niño qui a touché l’an dernier l’Asie du Sud-est (extrême sécheresse) et l’Amérique du Sud (précipitations abondantes). Après cinq mois, sa production propre affichait toujours une croissance, certes inférieure aux attentes, de 5,76% à 92.015tonnes, et de 6,32% à 115.231tonnes si l’on prend en compte les volumes achetés auprès de tiers (+8,63% à 23.213tonnes). La situation s’est cependant détériorée par la suite, puisque, après six mois, l’avance par rapport à l’an dernier avait fondu à 3,1% (72.972tonnes ou -2,24% au deuxième trimestre, soit une production de 139.418tonnes après six mois). Le repli s’est accéléré au troisième trimestre, la production propre diminuant de 5,11% à 63.092tonnes; volumes rachetés compris (-29,44%), la baisse atteignait 8,81%, à 71.504tonnes. Après neuf mois, la production propre s’inscrit toujours en hausse de 0,2%, à 175.167tonnes, mais le compteur tombe dans le rouge si l’on inclut les volumes rachetés (baisse de 7,88%): -1,25%, à 213.600tonnes. La direction prévoit à nouveau une hausse de la production pour le quatrième trimestre. En dépit de la production décevante de cette année, résultant des mauvaises conditions météorologiques, Sipef maintient son objectif d’une croissance annuelle de la production de 5% au cours des dix prochaines années. La croissance structurelle proviendra d’une extension progressive des plantations.

Fin 2015, le groupe disposait de 55.935hectares (ha), dont 75% en Indonésie et 24% en Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG), avec 82% d’huile de palme, 14% de caoutchouc, 3% de thé et 1% de bananes. Au cours de la décennie à venir, les cash-flows libres seront affectés à l’accroissement de la superficie plantée à 71.400ha, en particulier grâce à l’extension de la plantation de Musi Rawas (Sud-Sumatra) à 18.475ha. Sipef espère acquérir environ 15.000ha supplémentaires par le rachat des participations minoritaires dans ses propres plantations. Son actionnaire principal Ackermans & van Haaren (27,65%) lui a en tout cas promis de soutenir l’opération si nécessaire. Une deuxième phase d’extension à Musi Rawas doit permettre à Sipef de franchir le cap des 100.000ha. Les mauvaises récoltes de cette année ont entraîné une nette diminution des réserves d’huile de palme sur le marché. Il en a résulté un redressement des cours bienvenu ces derniers mois, d’un plancher aux environs de 560USD la tonne en janvier à 733USD actuellement. De ce fait, Sipef a déjà pu vendre 90% des volumes attendus à une moyenne de 717USD la tonne, une augmentation de 28USD la tonne par rapport au même moment, l’an dernier. Le groupe a dès lors confirmé ses prévisions revues à la hausse au début de l’année, et table toujours sur un résultat récurrent supérieur à l’an dernier (21,1millions USD) en 2016. Au premier semestre, le chiffre d’affaires a baissé de 0,5% à 117,4millions USD, le bénéfice brut de 4,1% à 25,9millions USD. Le bénéfice net a chuté de 21% à 11,8millions USD.

Conclusion

La baisse de la production de Sipef est décevante mais temporaire. L’action n’est pas chère à 8800USD l’hectare planté _ qui se négociait entre 13.000 et 15.000USD dans les récentes transactions. Nous pensons que le bénéfice a atteint un plancher sur plusieurs années. En outre, les perspectives à long terme restent très positives pour l’huile de palme. Nous voyons dès lors en Sipef une valeur sûre du portefeuille pour les prochaines années.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Déjà publié le 24/10

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