Sioen achève un premier semestre en demi-teinte

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La crise sanitaire aura permis à Sioen, à qui le gouvernement belge a commandé six millions de filtres à glisser dans les masques en tissu, d’y gagner sur ce plan au moins. La production de tabliers médicaux, entre autres, s’est considérablement accélérée elle aussi. Mais ces hausses n’ont pas suffi à compenser les pertes.

Sioen est spécialisé dans l’enduction, traitement qui consiste à appliquer un revêtement de protection sur un substrat. Il est l’unique acteur entièrement intégré du secteur, dont il revendique dès lors les marges les plus élevées. Le groupe s’articule autour de trois divisions: Enduction (filature, tissage et enduction; 67% du chiffre d’affaires consolidé au premier trimestre de 2020), qui a récemment acquis Dickson Saint-Clair; Chimie (production de pâtes, de vernis et d’encres industriels, 8% du chiffre d’affaires); et Confection (vêtements de protection professionnels; 25%). Son principal segment est celui des bâches pour camions, sur lequel il règne (15% environ de son chiffre d’affaires).

Sioen achève le semestre sur un chiffre d’affaires de 250,5 millions d’euros, en recul de 5,4% par rapport à l’an passé (264,7 millions d’euros). Si à première vue, l’entreprise d’Ardooie semble avoir plutôt bien résisté à la crise, il faut se souvenir que Dickson Saint-Clair et Techma Coatings, repris, lui, en mai 2019, font désormais partie de son périmètre de consolidation: à périmètre comparable, le chiffre d’affaires chute en réalité de 12,2%. Le chiffre d’affaires de l’activité Enduction, dont relève Dickson Saint-Clair, a cédé seulement 0,7%, à 167,2 millions d’euros, mais son recul organique atteint 11,4%. Alors que la division Confection avait achevé l’exercice 2019 sur d’excellents résultats (+8,7% de chiffre d’affaires, grâce aux nombreux marchés publics décrochés), ses ventes se tassent cette fois de 15,6%, de 74,7 à 63 millions d’euros. Elle avait obtenu, au premier semestre de 2019, un important marché dans le segment des vêtements pour pompiers mais dans le contexte actuel, les procédures d’attribution sont loin de constituer la priorité du gouvernement. Le pôle Chimie a su limiter les dégâts à -6,5% (de 21,7 à 20,3 millions d’euros de chiffre d’affaires).

Le net ralentissement de l’activité polymères (extraits de pétrole, matière première pour Sioen) et une stricte politique de maîtrise des coûts ont néanmoins contribué à améliorer la rentabilité du groupe. La baisse du cash-flow opérationnel courant (Rebitda) est restée plafonnée à 0,5% (de 31,4 à 31,25 millions d’euros), soit une marge de Rebitda (cash-flow opérationnel/chiffre d’affaires) passée de 11,9% au premier semestre de 2019 à 12,5% un an plus tard. Le bénéfice consolidé a bondi de 22,3% (de 13 à 15,9 millions d’euros), un chiffre toutefois imputable aux plus-values exceptionnelles réalisées sur la vente de terrains et d’immeubles en Indonésie. Sioen compte parmi ces entreprises familiales que la pandémie a très rapidement convaincues de supprimer le dividende (0,65 euro brut par action initialement annoncé).

Conclusion

Bien que les marges se soient redressées entre janvier et juin, la direction de Sioen n’a d’autre choix que de se montrer prudente quant au second semestre. Nous estimons néanmoins que la position unique que lui assure son intégration verticale permettra au groupe d’enregistrer, même dans la conjoncture actuelle, des marges d’Ebitda d’au moins 10%. Nous saluons également la robustesse de son bilan. Le titre pourrait bien intégrer le portefeuille modèle.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 18,30 euros

Ticker: SIOE BB

Code ISIN: BE0003743573

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 362 millions EUR

C/B 2019: 13

C/B attendu 2020: 18,5

Perf. cours sur 12 mois: -18%

Perf. cours depuis le 01/01: -20%

Rendement du dividende: –

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