Shell poursuit l’allègement de sa dette

L’attention des marchés s’est portée davantage sur les cash-flows plus élevés du groupe que sur son résultat net inférieur aux prévisions au terme du quatrième trimestre. Les dettes se sont encore allégées et le dividende lucratif peut être maintenu.

Au quatrième trimestre, la compagnie pétrolière britannico-néerlandaise a enregistré une performance inférieure aux prévisions. Mais si les marchés ont été néanmoins enthousiastes, c’est en raison de la baisse de son taux d’endettement. Royal Dutch Shell a dégagé un bénéfice ajusté de 1,8 milliard de dollars (USD) – c’est près d’un milliard sous les prévisions. Environ la moitié est imputable à des dépréciations d’actifs et à une facture fiscale plus lourde. Le solde est la conséquence de marges de raffinage plus faibles. Celles-ci se sont réduites du fait de l’augmentation des cours du pétrole au quatrième trimestre et des stocks de produits plus importants. Le pôle Downstream (raffinage, marketing et trading) a vu son bénéfice opérationnel reculer de 12% sur une base annuelle, à 1,34 milliard USD, tandis que la division Upstream (exploration et production) a, grâce à la hausse des prix du brut, enregistré un bénéfice modeste de 54millions USD (un an plus tôt, c’était une perte d’un milliard de dollars). Enfin, la division Gaz naturel (42% du chiffre d’affaires) a vu son bénéfice opérationnel reculer de 1,25milliard à 907 millions USD.

Grâce aux synergies découlant de l’acquisition du britannique BG Group, Shell a vu son cash-flow opérationnel progresser de près de 70% sur une base annuelle, à 9,17 milliards USD. Le cash-flow libre (5,7 milliards USD) a couvert largement le versement du dividende (3,8 milliards USD) pour le deuxième trimestre consécutif. La vente d’actifs a donné lieu, au trimestre dernier, à une baisse de la dette nette de 4,5 milliards USD. En conséquence, le taux d’endettement a reculé de 29,2 à 28%. L’allègement de cette dette reste une priorité pour la compagnie, qui vise un taux d’endettement proche de 20%. L’évolution des prix du pétrole et la rapidité à laquelle les actifs seront cédés détermineront le moment où cet objectif sera atteint. Dans ce cadre, Shell entend encore vendre, d’ici fin 2018, pour 30 milliards USD d’actifs. Au quatrième trimestre, elle s’est désengagée de participations pour 3 milliards USD. Le mois dernier, la vente de champs pétroliers en mer du Nord et au large des côtes thaïlandaises a rapporté 4,7 milliards USD. La compagnie déclare avoir déjà atteint la moitié de son objectif.

Les investissements diminueront cette année à 25 milliards USD, contre encore 26,9 milliards en 2016. La baisse des dépenses (notamment grâce à la réduction de la dette) et la croissance interne doivent accroître les cash-flows de 10 milliards USD d’ici 2018. Shell table pour cela sur un cours du pétrole à 60 USD et sur l’évolution positive des activités reprises. Depuis le rachat de BG Group l’an dernier, les réserves de pétrole et de gaz du nouveau groupe ont doublé. L’entité fusionnée consacrera 10 milliards USD à de nouveaux projets d’ici 2018. Elle produira l’équivalent d’un million de barils supplémentaires par jour.

Conclusion

L’attention des marchés s’est portée davantage sur les cash-flows plus élevés que sur le résultat net inférieur aux prévisions. Les dettes se sont encore allégées et le dividende lucratif peut être maintenu. BG Group, le groupe absorbé, doit assurer la croissance ces prochaines années, si les prix du pétrole n’implosent pas – ce que nous ne prévoyons pas. Compte tenu du rendement élevé et de la valorisation relativement faible (1,2 fois la valeur comptable), Shell reste digne d’achat.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Devise : euro (EUR)

Marché : Euronext Amsterdam

Capit. boursière : 181 milliards EUR

C/B 2016 : 47

C/B attendu pour 2017 : 14,75

Perf. cours sur 12 mois : +36 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -2,5 %

Rendement du dividende : 6,8 %

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