Schlumberger

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Il y a quelques années, le plus grand spécialiste au monde des services pétroliers était notre valeur énergétique favorite pour miser sur la révolution du gaz et du pétrole de schiste aux États-Unis. Les stocks de gaz de schiste sont souvent complexes : il n’est pas simple de les cartographier, d’explorer les différentes couches et de tenir compte des aspects environnementaux. Schlumberger dispose de la meilleure expertise technologique pour faire des projets de gaz de schiste un succès, et donc d’obtenir de solides résultats de production. Un atout important à long terme de cette société de services pétroliers franco-américaine est son ancrage mondial. L’an dernier, 72% de son chiffre d’affaires (CA) était réalisé en dehors de l’Amérique du Nord. Ce qui lui assure une diversification suffisante des risques. Un autre atout est sa gamme étendue de produits et services aux clients, en premier lieu les majors pétrolières. Son CEO Paal Kibsgaard a cependant dû annoncer en marge de la publication des chiffres du 4e trimestre que 10.000 emplois supplémentaires seraient supprimés. Le pire n’est en effet pas encore révolu pour le secteur. Kibsgaard ne prévoit pas de rétablissement avant 2017. Le 4e trimestre fut le plus faible de l’an dernier. Les nuages sombres planent toujours au-dessus du secteur, compte tenu des faibles cash-flows des compagnies de gaz et de pétrole, et de la suppression drastique d’investissements (-40% en Amérique du Nord en 2015). Depuis juin 2014, le secteur mondial de l’énergie a réduit de plus de 100 milliards USD les investissements, et quelque 250.000 emplois ont été supprimés dans le secteur. Pour le 4e trimestre écoulé (résultats trimestriels le 22/1), le consensus des analystes était établi à 0,63 USD par action ; à 0,65 USD de bénéfice par action, Schlumberger a donc fait légèrement mieux que les prévisions moyennes. C’est le seul élément positif, vu que le bénéfice est en repli de 17% par rapport au même trimestre en 2014 et qu’il s’agit du bénéfice trimestriel le plus faible depuis début 2011 (1er trimestre 2011 : 0,71 USD par action). Si l’on observe les chiffres annuels, on note pour 2015 un repli du CA de 27%, à 35,5 milliards USD. Compte tenu surtout du recul de 39% du CA des activités en Amérique du Nord, le plus sensible depuis 1986, le repli du CA dans les activités internationales a atteint ” seulement ” 21% l’an dernier. Le bénéfice par action a reculé en 2015 de 5,57 à 3,37 USD par action, soit -39%. La marge bénéficiaire opérationnelle (marge d’EBIT) s’est tassée de 21,8 à 18,4%. Le cours a pu rebondir lorsque le CEO a annoncé que malgré les circonstances de marché difficiles, un nouveau programme de rachat d’actions propre d’une valeur de 10 milliards USD serait mis en place. Pour cette année, le consensus des analystes fait état d’un repli du CA à 31 milliards USD, soit encore 12% de moins que l’an dernier, et 2,3 USD de bénéfice par action, ce qui suggère encore un repli de 31% par rapport à 2015. Cela signifie que le cours actuel capitalise 28 fois le bénéfice escompté pour 2016 et une valeur d’entreprise (EV) de 11 fois le cash-flow opérationnel (EBITDA).

Conclusion

Schlumberger est une valeur de première ligne dans le secteur des services pétroliers mais cette entreprise de qualité est active sur un marché en recul. Par ailleurs, la valorisation est loin d’être bon marché, car elle est encore de loin supérieure à la moyenne historique. Il semble dès lors trop tôt pour prendre à nouveau des positions dans l’action.

Conseil : conserver

Risque : faible

Rating : 2A

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