Schlumberger voit ses marges s’éroder encore

Pour cet exercice, et c’est la première fois depuis deux ans, les analystes ne tablent plus sur une hausse du bénéfice du groupe américain.

Les résultats du premier trimestre de 2019 du géant des services pétroliers se sont révélés conformes à ses prévisions. Le cours a reculé (-4%), mettant un terme au redressement initié en début d’année. L’action avait dévissé sur les derniers mois de 2018 pour atteindre son plus bas niveau depuis le printemps 2009. Durant l’exercice écoulé, les attentes avaient été régulièrement revues à la baisse, entraînant un net repli du cours. Le redressement du chiffre d’affaires (CA) et du bénéfice a été très lent en 2018, si bien que les investisseurs ont boudé le titre. Schlumberger a réalisé un CA de 7,88 milliards de dollars sur la période janvier-mars, soit 4% de moins qu’au dernier trimestre de 2018 (8,18 milliards de dollars), mais 1% de plus que les 7,82 milliards de dollars du premier trimestre de 2018. Le consensus (7,80 milliards de dollars) a donc été dépassé de 1%. Sur le plan des bénéfices, le tableau est moins réjouissant. Si l’on exclut du résultat les coûts de rachat et d’intégration ainsi que les dépréciations exceptionnelles, le bénéfice par action (BPA) est passé de 0,36 dollar au quatrième trimestre à 0,30 dollar (-17%), ce qui représente aussi un recul (-21%) par rapport au chiffre du premier trimestre de 2018 (0,38 dollar par action); ce BPA correspond toutefois au consensus.

Il convient cependant de noter que les analystes ne tablent globalement plus sur un redressement du bénéfice en 2019, en raison de la pression persistante sur les marges (la marge d’Ebit est passée de 12,4 à 11,5% en un an). Le groupe a réalisé en 2018 un CA de 32,81 milliards de dollars; s’il est de 8% supérieur à celui de l’exercice précédent (30,44 milliards de dollars), il est bien en deçà du record (48,6 milliards de dollars) atteint en 2014. Le redressement du CA a également fait remonter le BPA à 1,62 dollar par action en 2018, contre 1,14 dollar en 2016 et 1,50 dollar en 2017. A titre de comparaison, Schlumberger affichait encore un BPA de 5,57 dollars en 2014. Pour 2019, le consensus table sur un BPA de 1,58 dollar, soit 0,04 dollar de moins qu’à l’exercice précédent, alors qu’il y a six mois, il visait encore 2,40 dollars.

Au premier trimestre, le CA a surtout baissé aux Etats-Unis (-3%), en raison de l’atonie de la production de gaz de schiste. Les ventes liées aux activités internationales ont en revanche, comme escompté, progressé, dans la même mesure. Cette hausse, pourrait bien se poursuivre tout au long de l’année. Pour le deuxième trimestre de 2019, les analystes attendent un BPA de 0,35 dollar (contre 0,43 dollar pour la même période un an plus tôt), pour un CA de 8,1 milliards de dollars (contre 8,3 milliards l’année précédente au même trimestre).

Le groupe franco-américain doit sa position de tête sur le marché à son expertise technologique, un atout de poids pour les projets de gaz de schiste, et à son envergure mondiale (présence dans 85 pays).

Conclusion

Au vu des résultats de Schlumberger, le repli du titre ne nous a pas surpris. Les analystes l’avaient bien anticipé: un redressement spectaculaire n’est plus à l’ordre du jour. Ce qui exclut pour l’instant une réintégration dans le portefeuille modèle. Car à 30 fois le bénéfice (quasi stable) attendu et avec une valeur d’entreprise correspondant à 12 fois le cash-flow opérationnel (Ebitda) escompté en 2019, l’action est loin d’être bon marché et ne présente pas un attrait exceptionnel. Nous conditionnerons un avis favorable sur le titre à la perspective d’un franc redressement du CA et du bénéfice en 2020.

Conseil: conserver/attendre

Risque: faible

Rating: 2A

Cours: 45,56 dollars

Ticker: SLB US

Code ISIN: AN8068571086

Marché: NYSE

Capit. boursière: 63,1 milliards USD

C/B 2018: 30

C/B attendu 2019: 29

Perf. cours sur 12 mois: -33%

Perf. cours depuis le 01/01: +26%

Rendement du dividende: 4,2%

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