Schlumberger: un nouveau duo pour rétablir la confiance

Dès lors que l’action est retombée à son plus bas niveau en plus de 10 ans, le remaniement à la tête du groupe ne surprend pas.

Le deuxième trimestre de l’année 2019 n’a pas apporté d’amélioration spectaculaire dans les résultats du géant franco-américain des services pétroliers: ces derniers étaient conformes aux prévisions. Si le cours de l’action a de nouveau légèrement reculé (-1%), c’est notamment parce que les prévisions du 3e trimestre n’ont pas été revues à la hausse. Face à ce malaise persistant, le conseil d’administration a sacrifié Paal Kibsgaard, CEO et président du conseil d’administration depuis le début de la décennie. Le 1er août, ce dernier a été remplacé à la tête de l’entreprise par un fidèle soldat, Olivier Le Peuch, qui devient le patron de Schlumberger après 32 années de carrière dans l’entreprise. La présidence du conseil d’administration a en revanche été confiée à un administrateur externe, Mark Papa, 72 ans, l’un des pionniers du gaz de schiste. Les prochains mois de ce duo seront déterminants pour regagner la confiance des investisseurs.

L’année dernière, les attentes avaient été régulièrement revues à la baisse, entraînant un net repli du cours. Investisseurs et analystes avaient jugé que le redressement du chiffre d’affaires (CA) et du bénéfice était bien trop lent en 2018, et le 1er semestre de 2019 n’a apporté aucun changement – bien au contraire. Au 2e trimestre, le CA atteint 8,27 milliards de dollars, contre 8,30 milliards de dollars un an plus tôt. Le consensus (8,11 milliards de dollars) a été dépassé de 2%. Sur le plan des bénéfices, le tableau est moins réjouissant. Si l’on exclut du résultat les coûts de rachat et d’intégration et les dépréciations exceptionnelles, le bénéfice par action (BPA) est passé de 0,43 dollar au 2e trimestre de 2018 à 0,35 dollar sur la même période cette année (-19%); il correspond toutefois au consensus. Les analystes ne tablent globalement plus sur un redressement du bénéfice en 2019, en raison de la pression persistante sur les marges (la marge d’Ebit, soit le rapport entre le bénéfice d’exploitation et le CA, est passée de 13,2 à 11,7% en un an); selon eux, le résultat net devrait être globalement en ligne avec celui de 2017. Pour 2019, ils s’attendent à un BPA de 1,50 dollar, soit 0,12 dollar de moins qu’à l’exercice précédent ; il y a neuf mois, ils espéraient encore 2,40 dollars.

Sur une base annuelle, le CA s’est surtout contracté aux Etats-Unis (-11%) en raison de l’atonie sur le segment du gaz de schiste. Les ventes liées aux activités internationales ont en revanche progressé (+8%). Cette hausse, attendue, pourrait bien se poursuivre sur l’ensemble de l’exercice. Pour le 3e trimestre de 2019, les analystes pronostiquent un BPA de 0,41 dollar (contre 0,46 dollar au 3e trimestre de 2018) pour un CA de 8,3 milliards de dollars (égal à celui de la même période de l’année précédente). Le groupe doit sa position de tête sur le marché à son expertise technologique et à son envergure mondiale.

Conclusion

Après plusieurs trimestres décevants, tant sur le plan du CA que du bénéfice, le remaniement à la tête de Schlumberger ne surprend pas vraiment. Lassés des beaux discours de Paal Kibsgaard, les investisseurs ont fait retomber l’action à son plus bas niveau en plus de 10 ans. Pour ces deux raisons, nous avons relevé notre conseil, et passé un ordre d’achat en vue d’une réintégration dans le portefeuille modèle. Un éventuel redressement du cours dépendra de l’amélioration du bénéfice l’année prochaine, car avec une valeur d’entreprise correspondant à 9,5 fois l’Ebitda et 1,3 fois la valeur comptable, l’action n’est pas très bon marché.

Conseil: acheter

Risque: faible

Rating: 1A

Cours: 32,43 dollars

Ticker: SLB US

Code ISIN: AN8068571086

Marché: NYSE

Capit. boursière: 44,8 milliards USD

C/B 2018: 22

C/B attendu 2019: 25

Perf. cours sur 12 mois: -46%

Perf. cours depuis le 01/01: -10%

Rendement du dividende: 6,2%

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