Schlumberger se débat

Au troisième trimestre, le chiffre d’affaires nord-américain a reculé de 59% et celui de toutes les activités du groupe, de 38%, en glissement annuel. Consolation: le bénéfice ajusté par action a dépassé quelque peu les attentes.

Le marché attendait à nouveau avec un intérêt non dissimulé les résultats trimestriels de Schlumberger: il a hâte de savoir comment le plus grand prestataire de services pétroliers au monde réagit à la chute des prix de l’or noir, en cette année de crise sanitaire.

A la tête du groupe franco-américain depuis août 2019, Olivier Le Peuch a d’ores et déjà acté plusieurs dépréciations, et sabré dans le dividende (dividende trimestriel passé de 0,50 à 0,125 dollar par action, soit une réduction de 75%), mais le problème se situe évidemment avant tout au niveau du chiffre d’affaires. Schlumberger avait achevé le premier trimestre de l’année sur un chiffre d’affaires de 5,26 milliards de dollars, en baisse de 38% par rapport au troisième trimestre de 2019 (8,54 milliards de dollars), mais aussi de 2% par rapport aux 5,36 milliards de dollars enregistrés au deuxième trimestre de 2019. Il s’agissait donc du chiffre d’affaires le plus bas en plus d’une décennie (consensus: 5,38 milliards de dollars).

Le groupe doit sa position de numéro 1 sur le marché à la technologie de pointe qu’il met au service de ses projets dans le gaz de schiste, ainsi qu’à sa présence à l’international (il est actif dans pas moins de 85 pays). La manière dont évoluent les pôles nord-américain et international est radicalement différente: entre juillet et septembre 2020, le chiffre d’affaires nord-américain n’a pas dépassé 1,16 milliard de dollars, en baisse de 59% en un an (2,85 milliards de dollars), et si au total, le repli est resté limité à 38% en glissement annuel, c’est grâce au fait que le chiffre d’affaires des activités internationales, lui, n’a pas cédé plus de 27% (de 5,63 à 4,09 milliards de dollars).

L’effondrement des prix du pétrole, américain surtout (West Texas Intermediate), est une nouvelle particulièrement mauvaise pour l’industrie du pétrole de schiste outre-Atlantique et donc, pour les prestataires de services pétroliers – plus encore, toutefois, pour la concurrence américaine que pour Schlumberger, même si ce n’est qu’une maigre consolation pour l’actionnaire. Le bénéfice, à l’issue du troisième trimestre, se tasse lui aussi, mais dans une mesure nettement moindre qu’au terme des trimestres précédents. Par action, la perte reste très légère: -0,06 dollar, contre -2,47 dollars au deuxième trimestre de 2020 et -8,22 dollars, même, au troisième trimestre de 2019, des résultats naturellement influencés par les nombreux amortissements et réductions de valeur. Si l’on fait abstraction de ces dépréciations exceptionnelles, le bénéfice par action (bpa) s’établit à 0,16 dollar, un chiffre supérieur aux prévisions moyennes des analystes (0,13 dollar), mais aussi au bpa enregistré au deuxième trimestre (0,05 dollar); il cède en revanche 63 % par rapport à celui du troisième trimestre de 2019 (0,43 dollar).

Conclusion

Les temps, pour les prestataires de services pétroliers et leurs actionnaires, sont à nouveau chahutés. Les producteurs de pétrole tentent de sauver les meubles en réduisant les investissements, tout en maintenant des dividendes aussi élevés que possible – les majors vont tout faire pour préserver le dividende. Cette politique pèsera sérieusement sur les résultats de Schlumberger, cette année mais également les suivantes. Ceci dit, comme le cours n’avait plus été aussi bas depuis 10 ans, nous allons recommencer à suivre de près l’action.

Conseil: conserver/attendre

Risque: élevé

Rating: 2C

Cours: 15,17 dollars

Ticker: SLB US

Code ISIN: AN8068571086

Marché: NYSE

Capit. boursière: 21,1 milliards USD

C/B 2019: 11

C/B attendu 2020: 30

Perf. cours sur 12 mois: -47%

Perf. cours depuis le 01/01: -58%

Rendement du dividende: 3,1%

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