Schlumberger digne d’achat

Le bénéfice par action du parapétrolier numéro un n’avait plus augmenté depuis six trimestres. Comme le CEO Paal Kibsgaard l’avait annoncé, le cycle baissier du secteur semble bien avoir atteint son plancher, les cours de l’or noir remontent.

Au terme du deuxième trimestre dernier, le numéro un mondial du secteur parapétrolier Schlumberger avait annoncé que le cycle baissier avait atteint son plancher. Cette affirmation ne s’est pas totalement vérifiée au troisième trimestre, puisque, à 7,02milliards de dollars (USD), le chiffre d’affaires du groupe s’est établi 2% sous celui des trois mois précédents (7,16milliards USD), mais aussi (légèrement) en deçà des prévisions des analystes (7,09milliards USD). Le directeur (CEO) Paal Kibsgaard n’a désormais plus évoqué qu’une stabilisation, mais a souligné que si l’on fait abstraction de son acquisition de Cameron Group, on constate en effet un redressement, quoique modeste (+ 1%), du bénéfice par rapport au trimestre précédent. Cela dit, les ventes réalisées entre juillet et septembre s’inscrivent toujours en baisse de 17% par rapport à la même période l’an dernier. Le cycle de baisse des prix du pétrole a coûté à Schlumberger environ la moitié de son chiffre d’affaires et l’a contraint, pour rester rentable, à réduire sa base de coûts de 6milliards USD. Plus de 50.000emplois ont ainsi été supprimés ces dernières années. Nous nous rallions à l’avis de Paal Kibsgaard: pour la première fois en sept trimestres, le bénéfice par action est à nouveau en hausse. Si nous extrayons des résultats les coûts de l’acquisition et de l’intégration de Cameron Group, il est en effet question d’un bénéfice par action de 0,25USD, contre 0,23USD au deuxième trimestre (+9centimes). Les analystes l’avaient estimé à 22centimes. Mais ne versons pas dans l’euphorie, car le bénéfice par action est toujours en recul de 68% par rapport à la même période l’an dernier (0,78USD par action au troisième trimestre de 2015). Pour cette année, les analystes s’attendent à une baisse du chiffre d’affaires à 28,6milliards USD, 19% sous le niveau de l’an dernier, et à un bénéfice par action de 1,11USD (soit un recul de deux tiers par rapport à 2015, à comparer encore au bénéfice par action de 5,57USD que le groupe avait encore enregistré en 2014). Le plancher semble bien avoir été atteint, les cours du pétrole remontant. Facturée 14,8milliards USD, l’acquisition de l’équipementier Cameron Group est l’unique transaction du genre dans le secteur cette année. On peut y voir un signe de confiance de Schlumberger en l’avenir. Le groupe bénéficie d’une grande crédibilité auprès des analystes et investisseurs. Il est vrai que le géant américain dispose de la meilleure expertise technologique en matière de gaz de schiste. Autre atout, sa présence mondiale lui garantit la diversification nécessaire des risques. Au deuxième trimestre, il a réalisé 76% de son chiffre d’affaires en dehors de l’Amérique du Nord, les activités sur son territoire ayant davantage souffert de la crise. Enfin, le groupe propose une large palette de produits et de services à ses clients, en premier lieu les majors pétrolières.

Conclusion

Schlumberger compte parmi ce qui se fait de mieux dans le secteur parapétrolier. De nombreux signaux suggérant que le secteur a atteint son plancher, nous avions repris l’action en portefeuille il y a quelques mois. Elle semble très chère sur la base du rapport cours/bénéfice attendu de cette année, mais c’est typique d’une fin de cycle baissier, lorsque les profits sont au plus bas. Les prévisions font état d’un quasi-doublement des bénéfices en 2017.

Conseil : digne d’achat

Risque : faible

Rating : 1A

Déjà publié le 26/10

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