Samsung entend renforcer sa compétitivité

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La valorisation de Samsung Electronics n’intègre pas son excellent positionnement sur le marché des semi-conducteurs et des smartphones.

On ne présente plus Samsung Electronics: c’est non seulement, et de loin, la plus grande entreprise sud-coréenne, poids lourd de l’indice sud-coréen Kospi, mais aussi l’une des plus importantes sociétés d’Asie. En 1938, à la création de l’épicerie Samsung, personne n’aurait imaginé que l’entreprise allait devenir le premier producteur mondial de puces mémoire et de smartphones. Les semi-conducteurs et les smartphones représentent ensemble un peu plus de 70% de son chiffre d’affaires (CA), et même 85% de son bénéfice d’exploitation (Ebit).

Pourtant, l’évolution de l’action trahit les difficultés que rencontre le conglomérat. Ce n’est pas pour rien que début décembre, Lee Jae-Yong, l’aîné (53 ans) des petits-fils du fondateur de l’entreprise, a évoqué la création d’un “nouveau Samsung” et annoncé le passage de témoin le plus radical depuis 2017 à la tête de l’entreprise, avec un remaniement des divisions (de trois à deux) et le limogeage de leurs trois directeurs. Les divisions Appareils mobiles et Electronique grand public vont être fusionnées, la division Semi-conducteurs reste intacte. Cette simplification vise avant tout à améliorer les performances opérationnelles. Les analystes y voient une volonté de rivaliser avec des sociétés comme Apple, bien plus rentables. Grâce à la fusion, les nouveaux gadgets et applications de la division Electronique grand public pourront être plus rapidement intégrés aux nouveaux smartphones et inversement, les avancées réalisées dans l’écosystème Galaxy enrichiront les produits électroniques.

L’année 2021 a été très bonne pour la division Semi-conducteurs (chiffres provisoires: 36% de croissance pour les puces DRAM et 22% pour les NAND), mais les pronostics pour cette année sont peu ambitieux (équilibre pour le marché DRAM, croissance de 7% seulement pour les NAND). Si les smartphones en général ne connaissent plus de croissance vertigineuse depuis plusieurs années déjà, Samsung a accusé dans ce segment un recul encore plus net que ses pairs en 2021. Malgré leur succès commercial, les modèles pliables (Galaxy Z Fold 3 et Flip 3) ne forment qu’une niche, incapable de sauver les chiffres mondiaux du groupe. Samsung a vu ses concurrents chinois, qui proposent des appareils moins onéreux, lui ravir des parts de marché. Les télévisions et appareils électroménagers ont beau s’être bien vendus durant la crise sanitaire, leurs marges bénéficiaires restent faibles, avec un Ebit de 0,76 milliard de wons sud-coréens (KRW) pour un CA de 14,1 milliards KRW, soit une marge d’Ebit de 5,4%, bien inférieure à la moyenne du groupe.

Plusieurs affaires ont suscité de nombreuses réflexions sur la gouvernance d’entreprise chez Samsung. Monsieur Lee, petit-fils du fondateur, a été inculpé pour corruption, puis libéré de prison par anticipation en août dernier. Il fait toutefois encore l’objet d’une procédure judiciaire, au terme de laquelle il pourrait être condamné. Il ne peut donc pour l’instant être promu au poste de président du conseil d’administration, poste vacant depuis le décès de son père, en octobre 2020. La réorganisation de l’entreprise et les changements opérés au sein de la direction témoignent en tout cas d’un désir d’aller de l’avant.

Conclusion

Après sa correction en 2021, l’action est bon marché, à moins de 4 fois le rapport attendu en 2022 entre la valeur de l’entreprise et le cash-flow opérationnel, et environ 1,6 fois la valeur comptable attendue en 2022 – d’autant plus que la position nette de trésorerie représente un quart de la valeur boursière. Nous commençons à suivre l’action Samsung Electronics de près, et recommandons de ce pas de l’acheter. Elle pourrait même intégrer le portefeuille modèle.

Conseil: acheter

Risque: faible

Rating: 1A

Cours: 1.619 dollars

Ticker: SMSN LI

Code ISIN: US7960508882

Marché: London Stock Exchange

Capit. boursière: 386,6 milliards USD

C/B 2021: 13

C/B attendu 2022: 12

Perf. cours sur 12 mois: -21%

Rendement du dividende: 1,8%

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