Royal Dutch Shell

Digne d’achat

Après un début d’année difficile, le directeur néerlandais du groupe, Ben van Beurden, est parvenu à ramener assez rapidement Royal Dutch Shell sur les rails. L’année avait pourtant commencé avec un avertissement sur bénéfice, mais depuis lors, le groupe pétrolier britannico-néerlandais a relevé la voilure. Après un 1er trimestre supérieur aux prévisions, Shell a réitéré la performance au cours de la période comprise entre avril et juin. Les activités upstream (exploration et production) ont même livré un bénéfice de 4,7 milliards USD, soit 34% de plus qu’un an plus tôt. Dans le downstream (raffinage et marketing), le groupe a gagné 1,35 milliard USD, ce qui représente un progrès de 15% sur base annuelle. Au niveau du groupe, mesuré selon la méthode Current Cost of Supplies (CCS), qui ne tient pas compte de la valorisation des réserves, cela s’est traduit par un bénéfice de 6,13 milliards USD. Shell a notamment profité d’une hausse du cours du pétrole (+9% sur base annuelle) et du prix du gaz naturel (+14%). La production du groupe a progressé sur base annuelle, de 3,062 à 3,077 millions de barils de pétrole par jour d’équivalents (pétrole brut et gaz naturel combinés) grâce à une production plus élevée de pétrole brut en Irak et une production accrue de gaz naturel liquide. Le chiffre d’affaires (CA) du groupe s’est établi à 115,3 milliards USD. Au début de l’année, Van Beurden a promis que la société serait plus parcimonieuse dans ses nouveaux investissements et que le groupe fermerait plusieurs activités non rentables. Shell y a consacré l’attention nécessaire au 1er semestre. Cette année, jusqu’ici, des actifs ont été cédés pour un total de 8 milliards USD. La capacité de raffinage, notamment, a été réduite de 180.000 barils par jour. Pour cette année et l’an prochain, Shell table sur un produit de 15 milliards USD sur la vente des actifs. Après un semestre, le groupe est donc à mi-chemin déjà. Outre la vente de raffineries dans plusieurs pays, la société a également allégé la participation dans le groupe australien de pétrole et de gaz Woodside. Aux Etats-Unis, Shell a vendu plusieurs champs de gaz de schiste. Ce qui ne l’a pas empêché cependant d’amortir à nouveau 1,94 milliard USD sur les activités de schiste aux USA au 2e trimestre. Shell est en train d’assainir les activités gazières nord-américaines et misera à cet égard surtout sur le gaz naturel liquide (LNG). Les investissements dans le gaz de schiste seront sensiblement réduits. La situation géopolitique demeure un facteur important compte tenu de la situation en Ukraine. Ainsi est-il notamment interdit d’exporter certaines technologies vers la Russie. Shell a une joint-venture avec Gazprom (GazpromNeft) et travaille aussi en étroite collaboration avec Rosneft. On ne sait pas encore quel impact les sanctions auront sur le résultat de Shell, mais à en croire l’évolution du cours de Bourse, le marché ne semble pas inquiet. Cette année et l’an prochain, Shell versera au moins 30 milliards USD aux actionnaires sous la forme de rachats d’actions et de la distribution d’un dividende. Ce dividende est d’ailleurs relevé de 4%.

Conclusion

Royal Dutch Shell tient ses promesses : au 2{+e} trimestre, il a enregistré une performance supérieure aux prévisions. A 11 fois le bénéfice escompté et avec un rendement de plus de 4%, l’action demeure digne d’achat. Compte tenu de la situation en Russie, nous relevons cependant le rating de risque, de “faible” à “moyen”.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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