Rio Tinto

Les perspectives des marchés des matières premières ne sont pas mauvaises à court terme, mais Rio Tinto reste très tributaire du minerai de fer. Sa valorisation est relativement correcte pour l’instant.

En janvier, l’action Rio Tinto était retombée à son plus bas niveau depuis 2009. Mais la valeur boursière du deuxième groupe minier au monde a gonflé de plus de 60% depuis. L’an dernier, Rio a tiré près de trois quarts de son bénéfice opérationnel du minerai de fer. Le groupe est également actif dans le cuivre, l’aluminium, le charbon et le diamant. Le minerai de fer a dépassé les attentes au cours du 1ersemestre. Alors qu’il se négociait encore à un plancher de moins de 40USD la tonne le 30décembre, il fluctue cet été, au terme d’une période de grande volatilité, à proximité de 60USD. Le prix moyen du minerai de fer au 1ersemestre est néanmoins en baisse de 14% par rapport à l’année précédente. L’aluminium aussi a abandonné 14%, et le cuivre 21%. En raison de la baisse des cours, le chiffre d’affaires (CA) de Rio Tinto a reculé de 13%, à 15,5milliards USD. Le bénéfice sous-jacent a même plongé de 47% à 1,56milliard USD, soit le bénéfice semestriel le plus faible depuis 2004. Jean-Sébastien Jacques, le nouveau directeur (CEO) depuis le 1erjuillet, s’est montré très prudent concernant un marché chinois qui apporte la moitié du CA au groupe. Rio Tinto veut réduire ses coûts opérationnels de 2milliards USD cette année et l’an prochain, et a déjà réalisé 580millions USD d’économies au 1ersemestre. Les dépenses d’investissement seront également réduites, à 4milliards USD cette année contre 4,7milliards USD en 2015. En 2012, année record, Rio Tinto avait encore dépensé près de 18milliards USD. On table cependant sur un budget de 5milliards USD pour 2017. Une production stable de minerai de fer requiert le développement d’une mine d’une capacité de 50millions de tonnes tous les cinq ans. Cette année, la production de minerai de fer s’établira autour de 330millions de tonnes. Rio Tinto a l’ambition de la porter à 360millions de tonnes, mais se refuse d’associer une date concrète à cet objectif. Le groupe investit notamment dans le projet de minerai de fer de Silvergrass en Australie occidentale. Un autre projet important est l’extension souterraine de la mine de cuivre et d’or de Oyu Tolgoi en Mongolie, qui s’accompagne d’un investissement de 5,3milliards USD. Le projet de minerai de fer de Simandou en Guinée reste pour l’instant au frigo en raison d’un coût trop élevé (20milliards USD). Afin de maximiser les cash-flows, il est également indispensable de couper dans le dividende. Celui-ci ne sera pas supprimé comme chez certains concurrents, mais réduit. Cette année sera une année de transition avec un dividende intermédiaire de 0,45USD par action, en baisse de 58% par rapport à l’année précédente. Rio Tinto a cependant promis un dividende total d’au moins 1,1USD par action pour 2016. À partir de l’an prochain, la hauteur du dividende sera associée au bénéfice sous-jacent. Rio Tinto a réduit sa dette nette de 6% au 1ersemestre. Celle-ci s’élève à présent à 12,9milliards USD. La semaine dernière, la mine de charbon de Mount Pleasant a été vendue au groupe australien Mach Energy pour 220,7millions USD. Rio a vendu pour 4,7milliards USD d’actifs depuis début 2013.

Conclusion

Les perspectives des marchés des matières premières ne sont pas mauvaises à court terme, mais Rio Tinto reste très tributaire du minerai de fer. Si la position financière du groupe s’est améliorée, la réduction du dividende pèsera lourdement sur le rendement l’an prochain. À près de deux fois la valeur comptable, nous estimons la valorisation relativement correcte.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Partner Content