Rio Tinto

Digne d’achat !

Le prix de la tonne de minerai de fer est retombé à son plus bas niveau en cinq ans au début de cette semaine. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour les grands groupes miniers dont le bénéfice provient principalement des activités dans ce segment. Nous pensons ici à Vale et Rio Tinto, ainsi qu’à BHP Billiton dans une moindre mesure. L’industrie mondiale du minerai de fer est un oligopole de fait, les entreprises précitées se partageant le marché. C’est pourquoi elles continuent à accroître leur production malgré la baisse des cours. Les 5 plus grands producteurs de minerai de fer vont augmenter leur production de 40% d’ici à 2017, alors que le marché se trouve déjà en situation de surcapacité. Cela semble illogique à première vue, mais il faut savoir que les trois plus grands producteurs affichent également les coûts de production les plus bas. Ceux-ci s’élèvent en moyenne à quelque 50 USD la tonne, les acteurs les plus efficaces atteignant même 30 USD la tonne. Au cours actuel de 85 USD la tonne, leur marge bénéficiaire reste donc confortable. C’est loin d’être le cas pour les nombreux petits et moyens producteurs de minerai de fer. Les trois grands tablent par conséquent sur le fait que leurs extensions de capacités seront compensées par des réductions de capacités chez les plus petits. Rio prévoit pour 125 millions de tonnes de réductions de capacités pour cette année. Les destins de Rio, Vale et BHP sont liés : dès que l’un d’entre eux annonce une extension de capacités, les autres sont contraints de suivre sous peine de perdre des parts de marché. Outre le minerai de fer, Rio Tinto produit du cuivre (Escondida, Chili), de l’aluminium, du charbon (charbon thermique pour les centrales électriques), de l’uranium et des diamants. Entre janvier et juillet, le minerai de fer représentait cependant 91% du bénéfice opérationnel. Rio a rapporté, pour le 1er trimestre, un coût moyen de 45 USD la tonne de minerai de fer; sur la même période, il a vendu la tonne à 99 USD en moyenne. Comme BHP Billiton, le groupe est surtout actif dans la région de Pilbara, dans l’ouest de l’Australie. Le site produira 290 millions de tonnes de minerai de fer cette année. Sa capacité de production sera étendue à 360 millions de tonnes sur base annuelle d’ici à la mi-2015. Le bénéfice sous-jacent (hors éléments uniques) du groupe a progressé de 21%, à 5,12 milliards USD au cours du 1er semestre, un niveau nettement supérieur aux attentes moyennes des analystes (4,78 milliards USD). Le minerai de fer a dégagé un bénéfice de 4,68 milliards USD, en hausse de 10% par rapport à l’an dernier, la baisse des prix étant compensée par l’augmentation des volumes. Du côté du cuivre, les mêmes causes (croissance du volume de 23%) ont produit les mêmes conséquences : une hausse des bénéfices de 71%, à 594 millions USD. Le groupe a également enregistré un bénéfice de 373 millions USD dans l’aluminium. Malgré une production record de charbon thermique, la branche énergétique a en revanche essuyé une perte. La dette nette a été réduite à 16,1 milliards USD. Rio Tinto dispose de 9,6 milliards USD de liquidités et d’une ligne de crédit de 7,5 milliards USD. Il distribue 40% du bénéfice sous la forme de dividendes.

Conclusion

Rio Tinto n’a guère été récompensé pour ses bons résultats semestriels. En cause selon nous : le sentiment très négatif qui entoure actuellement les producteurs de minerai de fer. Rio s’échange à 11 fois le bénéfice attendu et combine un rendement de plus de 3,5% avec des charges financières en baisse.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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