Resilux mérite sa place dans tout portefeuille

Ces douze derniers mois, l’action Resilux a connu bien moins de soubresauts que l’indice Bel 20, par exemple. Le Covid-19 n’a pas trop affecté les résultats de l’entreprise.

Resilux est un producteur est-flandrien de bouteilles et de préformes en PET. Avec une part de marché de 8% en Europe, il talonne le leader absolu du secteur. Le groupe s’est offert un nouveau pôle de croissance – ce que les résultats semestriels ont confirmé -, à l’automne 2017, en acquérant Signode Industrial Group, mieux connu sous le nom de Poly Recycling. Ce groupe suisse est spécialisé dans le recyclage du PET, un plastique aisément recyclable. Ayant remarqué que dans de nombreux pays d’Europe du Sud, d’Europe centrale et d’Europe de l’Est, on ne le recyclait pas encore, il a investi pour ce faire quelque 25 millions d’euros, une somme importante, à l’échelle du groupe, dans une nouvelle usine, sur le site de production de Bilten, en Suisse, en 2019. La même année, il a fait construire une usine de préformage de PET en Roumanie.

Alors qu’au premier semestre de 2019, les moteurs avaient quelque peu calé, à la mise en service des deux usines, ce qui avait pesé sur les cash-flows opérationnels (Ebitda) à hauteur de 1,5 million d’euros au total, aucun problème n’a été déploré durant les six premiers mois de 2020. La demande de PET recyclé a augmenté sur la période, soutenant les résultats. Si le chiffre d’affaires (CA) a reculé de 7,4% (de 214,4 à 198,6 millions d’euros), c’est principalement en raison de la nette baisse des prix des matières premières (en moyenne, -15%). La valeur ajoutée, un paramètre bien plus fiable que le chiffre d’affaires, a pour sa part progressé de 15,7%, à 52,5 millions d’euros, ce qui a entraîné une hausse de l’Ebitda à périmètre comparable (+16,2%, de 22 millions à 25,6 millions d’euros). Resilux a vendu moins de bouteilles destinées aux boissons à emporter, comme l’eau et les sodas, les déplacements des consommateurs se faisant moins fréquents depuis la pandémie, mais a vu augmenter ses ventes de préformes et surtout de bouteilles à remplir de détergents; les produits désinfectants se vendent comme des petits pains, depuis l’apparition du coronavirus. En raison de la hausse moins marquée des amortissements, le bénéfice opérationnel (Ebit) a progressé de 21,7%, à 15,75 millions d’euros, une hausse plus rapide que celle de l’Ebitda. Le résultat net a bondi de 40,2%, à 10,9 millions d’euros, ce qui correspond à 5,45 euros par action. Le groupe a tenu son engagement quant à la dette financière nette: au terme du premier semestre, il l’avait réduite à 33,5 millions d’euros, montant qui se situe bien dans la fourchette de 30 à 35 millions d’euros annoncée. La dette s’élevait encore à 48,9 millions d’euros à la fin de 2019, et à 76,2 millions d’euros six mois plus tôt.

Au cours du premier semestre de 2020, le groupe a consacré “à peine” neuf millions d’euros aux investissements. C’est bien moins que durant les deux années précédentes; en 2019, il y avait affecté 17,4 millions d’euros rien que sur les six premiers mois. La direction de Resilux pronostique pour le second semestre de 2020 un Ebitda comparable à celui enregistré sur la même période en 2019. Si elle a vu juste, l’Ebitda annuel sera donc plus élevé que celui de 2019. A moins de 7 fois le rapport valeur d’entreprise/Ebitda et à un rapport cours/bénéfice de 14, escomptés pour 2020, la valorisation de l’action demeure attrayante. Elle reste dès lors dans notre portefeuille modèle.

Conseil: acheter

Risque: faible

Rating: 1A

Cours: 148 euros

Ticker: RES BB

Code ISIN: BE0003707214

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 299 millions EUR

C/B 2019: 16

C/B attendu 2020: 14

Perf. cours sur 12 mois: +1%

Rendement du dividende: 2,3%

Partner Content