Resilux: des résultats semestriels en deçà des attentes

Des contretemps dans les nouvelles usines suisse et roumaine ont affecté l’Ebitda. Le résultat 2019 sera dès lors légèrement inférieur au résultat record de 2018.

Producteur de préformes et de bouteilles en PET, Resilux se positionne derrière le numéro 1 absolu du secteur. Après l’affaire AirOLux, qui l’avait opposé au groupe néerlando-suisse AirOPack Technology, et la tentative amicale de Bain Capital, qui avait offert 195 euros par action avant de se rétracter, le calme semble aujourd’hui revenu. La reprise, à l’automne 2017, du groupe suisse Signode Industrial, spécialisé dans le recyclage du PET, a permis au producteur de Wetteren de se doter d’un nouveau pôle de croissance. Au vu des décisions cruciales prises depuis par l’Europe dans ce domaine, l’on comprend que le calendrier était quasi parfait. Le PET est une matière synthétique facile à recycler, que nombre de pays occidentaux récoltent déjà d’une façon exemplaire; à l’inverse, beaucoup de choses restent à faire en Europe du Sud, centrale et orientale. L’investissement de près de 25 millions d’euros dans la nouvelle usine située sur le site suisse de Bilten se justifie donc pleinement. Resilux a par ailleurs investi plus de 17 millions d’euros au 1er semestre, et investira 8 millions de plus au second, dans la construction d’une usine de préformes en PET en Roumanie. Les maladies d’enfance de ces deux sites ont pesé à hauteur de 1,2 million d’euros sur le cash-flow opérationnel (Ebitda) au 1er semestre. La valeur ajoutée a augmenté de 0,7%, à 45,4 millions d’euros (chiffre d’affaires: +11,3%), mais l’Ebitda a cédé 4,3%, à 22 millions d’euros, contre un résultat record de 23 millions d’euros à la fin juin 2018. Sans les contretemps en Suisse et en Roumanie, l’Ebitda aurait atteint 23,2 millions d’euros, un nouveau record.

La Russie, l’Espagne, le Portugal et les marchés d’exportation se portent bien mieux qu’il y a un an. La France (commandes reportées) et les Etats-Unis (défection de plusieurs grands clients), eux, déçoivent. De nouvelles dépréciations ont pesé sur le bénéfice opérationnel (Ebit) à hauteur de 1,8 million d’euros (-11,8%, à 12,9 millions d’euros). Le résultat net a même chuté de 21,5%, à 7,8 millions d’euros, sous l’effet d’une imposition plus élevée. L’alourdissement, à 76,2 millions d’euros (30,7 millions fin 2018), de la dette financière nette n’est pas anodin, mais ce poste devrait retomber aux alentours d’une fois l’Ebitda (43 millions d’euros environ) d’ici à la fin de l’année. La décision prise l’an passé d’augmenter le dividende de 2 à 3 euros brut par action montrait à quel point malgré les lourds investissements, la direction avait confiance en l’avenir; il est toutefois évident que maintenir cette augmentation est le mieux qu’elle pourra faire désormais. Elle avait, lors de la publication des chiffres annuels, misé sur une croissance de 5 à 10% pour 2019, sur laquelle les résultats semestriels l’obligent aujourd’hui à revenir. Elle pronostique pour le 2e semestre un Ebitda au moins égal à celui de l’an passé. Le résultat 2019 sera donc proche du résultat record de 2018, ou légèrement inférieur.

Conclusion

L’accent est mis sur la croissance organique, qui s’appuie désormais sur le recyclage. Les investissements témoignent de la confiance qu’a le groupe dans le PET. A plus de 7 fois le rapport valeur de l’entreprise (EV)/Ebitda escompté pour 2019, l’action affiche une valorisation intéressante: pour nous, la juste valeur s’établit plutôt à 170 euros. Resilux est un excellent candidat à l’intégration dans le portefeuille modèle mais après les résultats du 1er semestre, il faudra peut-être du temps au marché pour redécouvrir cette valeur de croissance.

Conseil: acheter

Risque: faible

Rating: 1A

Cours: 132,50 euros

Ticker: RES BB

Code ISIN: BE0003707214

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 268 millions EUR

C/B 2018: 15

C/B attendu 2019: 16

Perf. cours sur 12 mois: -12%

Perf. cours depuis le 01/01: +10%

Rendement du dividende: 2,3%

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