Refinancement compliqué pour Nyrstar en 2019

© nyrstar

L’endettement a reculé au 3e trimestre, grâce à une diminution des fonds de roulement, elle-même due à la baisse des cours des matières premières et à l’adoption de mesures structurelles par Nyrstar.

Depuis l’avertissement sur bénéfice du 20 septembre, l’action Nyrstar a dévissé de 65%. Arrivée quasi au lendemain d’un rapport semestriel optimiste, l’annonce a sapé la confiance des investisseurs. Le refinancement de l’obligation de 350 millions d’euros qui arrivera à échéance en septembre 2019 et l’expiration, en juillet et en décembre 2019, d’une facilité de crédit de 50 (KBC) et 216 millions d’euros (actionnaire principal: Trafigura), inquiètent tout particulièrement. Nyrstar a racheté sur le marché, sous le pair, pour 10 millions d’euros de cette obligation; mais bien que le cours soit tombé à 70%, il ne poursuivra pas dans cette voie avant qu’une solution ait été dégagée. Toutes les options sont évidemment envisagées.

L’endettement a reculé au 3e trimestre de 61 millions d’euros, à 1,14 milliard, grâce à une diminution des fonds de roulement, elle-même due à la baisse des prix des matières premières et à l’adoption de mesures structurelles. Paiement anticipé de livraisons de zinc et d’obligations perpétuelles inclus, la dette nette s’est allégée de 38 millions, à 1,45 milliard d’euros. Sur le plan opérationnel, le 3e trimestre déçoit. Le cash-flow opérationnel récurrent (Rebitda, hors éléments exceptionnels) a cédé 74%, à 13 millions d’euros. Après neuf mois, le repli est de 17%, à 134 millions. Dans le segment minier, le Rebitda a, étonnamment, plongé (-2 millions d’euros, contre +18 millions l’an dernier et +14 au 2e trimestre). En cause: les faibles performances de Langlois et de Middle Tennessee, la chute du cours du zinc (-18%, à 2.537 dollars la tonne) et les dépenses de démarrage de Myra Falls. Le Rebitda a cédé en neuf mois 18%, à 27 millions d’euros. La production de concentré de zinc est passée de 88.000 à 107.000 tonnes (37.000 au 3e trimestre), mais les prévisions annuelles ont été abaissées de 160-180.000 à 140-150.000 tonnes. Notons que pour 2019, la quasi-totalité de la production (150.000 tonnes) est couverte pour 3.000 dollars la tonne, ce qui est crucial.

La production de la division Fonte est conforme aux prévisions: 270.000 tonnes au 3e trimestre (+9%) et 797.000 après neuf mois (+4%), dans la droite ligne des projections annuelles de 1,07-1,09 million de tonnes. Cela n’a toutefois pas évité au Rebitda de céder 40%, à 27 millions d’euros, au 3e trimestre, et 11%, à 145 millions, en neuf mois. La hausse temporaire des prix de l’énergie en Belgique et aux Pays-Bas a coûté 9 millions d’euros et le prix du traitement est de 15% inférieur à ce qu’il était l’an dernier (147 dollars la tonne, un creux historique). L’augmentation escomptée de l’offre de concentré de zinc dans l’exploitation minière rend les perspectives pour 2019 plus encourageantes. Le démarrage de l’unité multimétaux haute technologie de Port-Pirie se déroule conformément aux prévisions. Malgré la dégradation de la conjoncture macroéconomique, la contribution escomptée à l’Ebitda (15 millions d’euros en neuf mois, 40 millions au moins en 2018, 100 en 2019 et 130 à partir de 2020) est confirmée.

Conclusion

L’optimisme était donc prématuré. La chute de la capitalisation boursière (173 millions d’euros) et le problème des refinancements ont aggravé le risque. Le cash-flow disponible pour l’exercice est confirmé, mais il pourrait ne pas suffire à éviter de nouvelles mesures radicales. Nous ne craignons pas la faillite, mais peut-être une nouvelle dilution, considérable, pour l’actionnaire. Nous allons examiner l’opportunité de conserver notre investissement (limité).

Conseil: conserver

Risque: élevé

Rating: 2C

Cours: 1,57 euros

Ticker: NYR BB

Code ISIN: BE0974294267

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 173 millions EUR

C/B 2017: –

C/B attendu 2018: –

Perf. cours sur 12 mois: -77%

Perf. cours depuis le 01/01: -77%

Rendement du dividende: –

Partner Content